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Kévagate | Franck Nguéma : «François Wu n’est que la face visible de l’Iceberg»
Publié le vendredi 31 mai 2019  |  Gabon Review
Franck
© Autre presse par DR
Franck Nguéma, ministre délégué aux Forêts et à l’Environnement
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Invité de la rédaction de Radio France internationale (RFI) ce 30 mai, le ministre délégué auprès du ministre des Forêts et de l’Environnement, chargé du Plan climat a assuré qu’il n’y avait pas de chasse aux sorcières concernant les opérateurs économique chinois dans l’affaire du trafic illégal de kévazingo, pas plus que l’éviction du vice-président et du ministre des Forêts n’a de lien avec la politique. Pour Franck Nguéma, François wu, le principal suspect de cette mafia, ne serait que «la face visible de l’Iceberg».

Répondant désormais du Premier ministre, Julien Nkoghe Bekale, après le limogeage de Guy Bertrand Mapangou, l’actuel ministre délégué aux Forêts et à l’Environnement, Franck Nguéma, était l’invité de RFI, ce 30 mai. Sujet : le scandale kévazingo qui secoue le pays depuis quelques semaines.

Au cours de l’entretien, Franck Nguéma a d’emblée souligné que «le président Ali Bongo Ondimba est exigeant vis-à-vis de ses hauts fonctionnaires, notamment les hauts dignitaires et membres du gouvernement». Or, a-t-il fait remarquer à maintes reprises, «de très graves dysfonctionnements et complicités dans l’administration des Forêts et dans l’administration des douanes, en complicité avec certains opérateurs économiques, avaient été mis en lumière par les enquêtes en cours».

Sur plusieurs questions fondamentales du dossier, à l’exemple de l’implication des ministères du Commerce et du Transport ayant notamment autorité sur le port d’Owendo, et des Douanes, la réponse de Franck Nguéma aura été évasive, de même que sur l’implication de l’Office des ports et rades du Gabon (Oprag) dirigé par Régis Lacruche Allihanga. Le ministre délégué a visiblement choisi de botter en touche, affirmant que l’enquête suit son cours.

«Pour couper court à toutes ces spéculations, je dirais que lorsque le procureur de la République a été informé de ces malversations, lui-même a fait une descente sur le terrain et il a saisi les agents des eaux et forêts pour vérifier les essences qui étaient dans les containers et il a saisi les douaniers pour la mise sous scellés», a-t-il rappelé, avant de s’offusquer de ce que les soupçons soient également portés sur l’Oprag. «Alors, que l’on veuille incriminer l’Oprag, je m’en étonne. Que l’on veuille incriminer les justes, les douanes, je m’en étonne. Je pense que c’est une responsabilité collective qui a joué au niveau du Port d’Owendo de la part de quelques individus véreux», a-t-il dit.

S’exprimant sur le cas de François Wu, présenté comme le principal suspect de cette affaire, qui déclarait que les principaux stocks incriminés sont antérieurs à la loi de mars 2018 interdisant la coupe de ce bois précieux, le ministre délégué répond : «les stocks antérieurs, avec la loi du 29 mars 2018, d’accord. Mais, ces stocks antérieurs sont régis par le décret du 7 juin 2016 qui précise bien que nous devrions exploiter le kévazingo pour l’exportation, mais cette exportation doit se faire dans le cadre d’une troisième transformation, c’est-à-dire une transformation en meubles. C’est normal parce qu’à cette époque, dans le cadre du Gabon industriel, le président de la République estimait que la création d’industries au Gabon pouvait créer des emplois, de la richesse et ce n’est pas le cas».

Franck Nguéma a, par ailleurs, tenu à rassurer les opérateurs économiques chinois dont de nombreuses entreprises sont indexées quant à ce trafic. «Je voudrais rassurer les opérateurs Chinois qui sont au Gabon. Il n’y a pas de chasse aux sorcières envers les opérateurs Chinois. Il existe dans notre pays, dans la filière bois, des opérateurs Chinois qui sont réglos», a-t-il dit ajoutant, concernant François Wu, que ce dernier «n’est que la face visible de l’Iceberg». «Il faut le dire clairement et sans ambages. Il s’agit vraiment d’une mafia organisée pour l’évasion et l’exploitation illégale du kévézingo qui s’est mise en place», a martelé M. Nguéma.

Alors que pour sa défense, l’ancien ministre d’État Guy Bertrand Mapangou affirmait que l’un des documents à charge contre lui est un faux, que sa signature a été scannée tandis que le code courrier est différent de celui de son ministère, Franck Nguéma estime que son ancien patron n’aurait pas dû produire le communiqué relevant ces faits. «Son dernier communiqué n’avait pas lieu d’être parce que le communiqué du gouvernement était clair. Ne se sentant pas impliqué, je pense qu’il devait savoir raison garder et avoir un droit de réserve. Ce communiqué était inapproprié quand vous le lisez jusqu’à la fin», souligne l’ancien adjoint de M. Mapangou, non sans préciser :«le président de la République est très exigeant sur le droit de réserve. Les sorties inappropriées de certains [Pierre-Claver Maganga Moussavou et Guy Bertrand Mapangou – ndlr] par communiqués de presse ont entraîné une certaine gêne au sommet de l’État.»

Reconnaissant enfin que cette crise dans la filière du bois impacte fortement celle-ci et, par ricochet, l’économie nationale, celui qui rappelle qu’il n’est arrivé en politique qu’il y a environ un an, a déclaré avec conviction que «le président de la République est aux commandes du pays». Pour lui, «le gouvernement fonctionne, s’atèle à réaliser les réformes nécessaires pour l’amélioration des conditions de vie des Gabonais et le redressement du pays».

Globalement, Franck Nguéma se refuse d’admettre que depuis la maladie d’Ali Bongo, selon la remarque de Christophe Boisbouvier l’intervieweur, «deux clans au pouvoir, celui de la Première dame et celui des Républicains auxquels appartient l’ancien Premier ministre, Emmanuel Issoze Ngondet et le ministre sortant, Guy-Bertrand Mapangou» se sont formés. Et qu’en conséquence, l’ex-ministre d’État aux Forêts ne serait qu’un «bouc émissaire de ce scandale de bois précieux parce qu’il n’appartient peut-être pas au bon clan». Pour le ministre délégué ne dépendant désormais plus que de la Primature, «toutes ces spéculations de guerre des clans sont un fantasme. Tout cela n’a rien à voir avec une chasse aux sorcières ou un quelconque règlement de comptes […] Tout cela n’a rien à voir avec la politique».
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