Depuis son limogeage du poste de vice-président de la République, Pierre-Claver Maganga Moussavou est résolument sous les feux de l’actualité. Il y revient, cette fois, pour avoir ester en justice l’actuel maire de Mouila, Norbert Diramba. L’audience est prévue le 21 juin à prochain.
Alors qu’on attendait l’ancien ministre d’Omar Bongo sur le dossier du trafic de kévazingo pour lequel il avait promis des plaintes pour diffamation, Pierre-Claver Maganga Moussavou a créé la surprise en assignant plutôt en justice son successeur à la municipalité de Mouila, Jean Norbert Diramba.
Le contexte : lors de sa dernière sortie médiatique, consécutive à son éviction de la vice-présidence de la République, il y a quelques jours, Pierre-Claver Maganga Moussavou s’en était pris à l’actuel édile de la commune de Mouila. La riposte de ce dernier est intervenue 24 heures après via Facebook. N’y allant pas de main morte, Jean Norbert Diramba a donc porté lui aussi des accusations contre Maganga Moussavou, inhérentes à sa gestion de la commune de Mouila. C’est donc la suite inéluctable de ce chapitre, avec un adversaire n’aimant pas s’en laisser conter, qui s’ouvre ce 29 mai avec la plainte déposée au tribunal de première instance de Mouila par le président du Parti Social-démocrate (PSD) et sa sollicitation, au même tribunal, d’une expertise sur sa gestion.
Ayant pour Conseil Me Jean-Paul Moumbembé, l’ancien vice-président de la République brosse, dans sa plainte, l’essentiel de sa gestion de la Mairie du chef-lieu de la Ngounié. Il bat en brèche les allégations de son successeur l’accusant d’avoir détourné à son profit les biens de cette municipalité. Maganga Moussavou, qui en fut maire de 2014 à 2018, assure, entre autres, avoir financé par des propres fonds «plusieurs opérations au nom et pour le compte de la mairie centrale, (par exemple : un camion et une pirogue pour les femmes rurales, la réfection de deux salles de fêtes et mariage, bureau du maire et le motel de mairie, les frais de gardiennage des véhicules, etc.».
Présentant certaines actions de son passage comme premier magistrat de la ville concernée, le leader du PSD, qui a assigne l’actuel président du Conseil municipal de Mouila en référé d’heure en heure, demande à l’instance judiciaire de nommer un expert-comptable avec missions «de chiffrer avec exactitude les dépenses réalisées par le requérant à partir de ses fonds propres pendant la période de sa gestion de 2014 à 2018».
Globalement, c’est sur Facebook que Jean Norbert Diramba, ancien ministre, ancien sénateur et actuel maire de Mouila sous la bannière de Les Démocrates (LD), avait répondu à ce qui est considéré comme une «attaque» de Maganga Moussavou. «Mon cher aîné Pierre Claver, ton arrogance et tes propos injurieux contre ma personne au cours de ta conférence de presse n’ébranleront pas ma détermination à mettre de l’ordre à la mairie de Mouila», avait écrit l’actuel édile, avant d’enfoncer le clou : «J’ai gardé le silence jusque-là par respect pour ton statut d’aîné et de père de famille, mais ton comportement belliqueux me pousse à informer les gabonaises et les gabonais de ta gestion mafieuse à la mairie de Mouila». Il y est question de la vente de trois véhicules «en violation des dispositions » sur la décentralisation ; de l’ouverture d’«un compte à l’agence BICIG de Mouila, là encore en violation de la législation en vigueur» ; de la rémunération illégale par la mairie de Mouila, jusqu’en mars 2019, du personnel domestique et deux agents de sécurité de l’ex-vice-président, alors qu’il n’était plus maire. Chaud devant !