Libreville – La secrétaire générale de l’Union des forestiers, industriels du Gabon et aménagistes (UFIGA), Françoise Van de Ven, a dans une déclaration lundi à Libreville déploré les effets collatéraux du scandale du Kévazingo qui a provoqué un véritable désastre national dans l’économie forestière, 2ème employeur du Gabon après la fonction publique.
Selon Mme Van de Ven, les pertes d’emplois dans le secteur s’enchaînent. 973 agents sur 5 184 employés chez les entreprises membres de l’UFIGA sont en chômage technique. 760 salariés sont menacés de chômage technique dans les jours qui viennent.
L’UFIGA regrette aussi une perte de crédibilité auprès des clients. Les délais de livraison du bois auprès des acheteurs sont dépassés. Plusieurs mètres cubes de bois débité sont restés en rade dans les dépôts. Les agents des douanes et du ministère de la Forêt sont invisibles pour certifier les chargements.
Les entreprises forestières auraient perdu un mois d’économie. Les pertes au niveau du Trésor public seraient également énormes puis que les taxes et autres impôts ne sont plus collectés.
Le Kevazingogate a éclaté depuis février dernier lorsque sur la base des informations pertinentes d’Interpole et de la douane internationale, la justice gabonaise a ordonné la saisie et le scellé de 392 containers soupçonnés être chargés de Kevazingo, bois millénaire, mythique, rare et très précieux vendu à des prix d’or en Asie.
Malgré les scellés de la justice, quelques 353 containers ont disparu du port d’Owendo où ils étaient stockés. La révélation de cette disparition par le procureur de la République, Olivier N’zahou a suscité un émoi terrible dans l’opinion au point où le pouvoir généralement laxiste a tapé du point sur la table.
Plusieurs personnes impliquées dans la chaîne de validation de bois exporté ont été interpellés. Des chinois et des gabonais. Le ministre des Forêts, Guy Bertrand Mapangou, limogé. Le Vice-Président de la République, Pierre Claver Maganga Moussavou également. Tous sont soupçonnés d’être impliqués dans cette affaire dont le cerveau de la bande serait le richissimes homme d’affaires chinois, François Wu, activement recherché par la justice gabonaise.