En décidant de suspendre les activités du Centre de formation et de perfectionnement ferroviaire de Setrag à la suite de la collision mortelle de deux trains marchandise le week-end dernier, le parti d’Alexandre Barro Chambrier estime que le gouvernement s’est déchargé de ses responsabilités sur l’exploitant ferroviaire.
Selon le Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM), annoncée dimanche dernier par le ministre des Transports et de la Logistique, la suspension des programmes du Centre de formation et de perfectionnement ferroviaire de Setrag est une réponse inadéquate à la collision de deux trains marchandises ayant fait 3 morts le week-end dernier entre les gares de la Lopé et d’Offoué. Pour le parti d’Alexandre Barro Chambrier, il s’agit simplement d’une fuite en avant de la part du gouvernement face au phénomène sans cesse grandissant des accidents sur le Transgabonais.
Pour le président du RPM, face aux difficultés rencontrées par les usagers du chemin de fer depuis plusieurs années, les autorités gabonaises «ont complètement démissionné de leurs responsabilités».
«Le gouvernement se défausse de ses responsabilités sur la Setrag en suspendant la formation des conducteurs», juge Alexandre Barro Chambrier selon qui, «la récurrence des accidents sur la voie ferrée depuis quelques années souligne des problèmes plutôt d’ordre structurel liés à l’entretien de la voie, à sa conception, à l’obsolescence des moyens techniques de communication et de signalisation, qui exigent des investissements supplémentaires en vue de la modernisation du Transgabonais».
En suspendant dimanche les programmes du Centre de formation et de perfectionnement ferroviaire de Setrag, le gouvernement avait réagi aux premiers éléments d’information recueillis par l’ARTF, selon lesquels l’accident avait été occasionné par une erreur humaine. Selon Patrick Claes, le directeur général de Setrag, le conducteur d’un des trains n’avait pas respecté l’ordre de dégager les croisements et marquer l’arrêt. Il se serait «engagé sans autorisation aucune dans le canton Lopé/Offoué».
Peu convaincu de cette version, le RPM «exige que de véritables investigations soient menées afin que toute la lumière soit faite sur ce énième accident».