Attendu ce 22 mai, le procès de Bertrand Zibi a été reporté, suite aux exceptions soulevées par la défense sur les procédures d’audition de leur client devant chez le juge d’instruction. Le tribunal a renvoyé le délibéré de l’affaire au 19 juin prochain.
Poursuivi pour détention illégale d’armes à feu, instigation aux actes ou manœuvres de nature à provoquer des troubles et manifestation contre l’autorité de l’État, Bertrand Zibi n’a pas comparu ce 22 mai en audience correctionnelle comme initialement prévu.
Le prédisent tribunal a renvoyé le délibéré de l’affaire au 19 juin, suite aux exceptions soulevées par les conseils de Bertrand Zibi avant les plaidoyers des parties. Selon Jean Paul Moumbembe, l’auteur des exceptions, la procédure de comparution de son client devant le juge d’instruction n’a pas été respectée. Bertrand Zibi a été interrogé sans «être assisté de ses conseils». Pire, a relevé l’avocat, «l’ordonnance de sa mise en détention préventive a été prise le même jour à la hâte. Ce qui est contraire aux dispositions de l’article 98 du code de procédure pénale». Par conséquent, l’avocat a suggéré que la procédure du juge soit annulée par le tribunal.
Estimant que les exceptions sont d’une importance capitale, le tribunal a renvoyé le délibéré de l’affaire au 19 juin. Deux hypothèses sont plausibles le jour du délibéré : soit le tribunal fait droit aux exceptions des conseils de Bertrand Zibi, annule le procès et libère l’ancien député ; soit il décide de ne pas tenir compte et examine l’affaire sur le fond au cours d’une nouvelle audience correctionnelle.
Détenu à la prison centrale de Libreville depuis le 31 août 2016, Bertrand Zibi n’est toujours pas jugé, alors que, selon ses conseils, la date de la détention préventive est largement dépassée.
Pour ses poches et certains opposants proches de Jean Ping qu’il a soutenu lors de l’élection présidentielle de 2016, Bertrand Zibi paie l’«acte héroïque» posé face à Ali Bongo, le 23 juillet 2016 à Minvoul, lors de la tournée Républicaine du chef de l’Etat. L’ancien élu avait démissionné publiquement du Parti démocratique gabonais (PDG). Il reprochait à son parti d’alors d’être devenu «un lieu d’intrigues, où ne régnait plus qu’un climat de mort».