Libreville, Depuis son retour définitif au Gabon, après de longs mois de convalescence à l’étranger, le président de la République multiplie les gestes qui indiquent une reprise en main de l’appareil étatique.
Ceux qui l’ont déclaré définitivement affaibli par la maladie se sont certainement ravisés. Tout comme les partisans de l’appel à la vacance du pouvoir sont de moins en moins audibles et visibles sur la place publique.
Les jaloux sont certainement en train de bien maigrir en voyant Ali Bongo Ondimba reprendre ses forces et se déployer de belle manière dans son rôle de chef d’Etat. Manifestement, ses pourfendeurs ont finalement compris qu’ils devront encore ronger leur frein.
Car, le locataire du Palais du bord de mer de Libreville qui a repris ses forces compte exercer son magistère jusqu’au jour où le peuple gabonais décidera autrement. Ce regain de vitalité s’observe par une forte reprise de l’activité diplomatique avec de nombreuses personnalités étrangères qui entrent chez Ali Bongo Ondimba et en ressortent rassurées quant à son état de santé qui s’est considérablement amélioré.
Depuis son retour au bercail, l’on observe un certain frémissement dans le fonctionnement de l’appareil étatique. Toutes choses qui prouvent que le chef est de retour et font renaître la confiance.
Mais, là où le Gabon tout entier attend Ali Bongo Ondimba c’est sans doute dans la lutte efficace contre la corruption qui n’a que fait trop de mal aux Gabonais. L’affaire des 353 containers chargés de Kevazingo mystérieusement disparus au port d’Owendo le 30 avril dernier alors qu’ils étaient mis sous scellés par la justice, serait-elle tout simplement l’arbre qui cache une forêt? Pour beaucoup, ce crime odieux devrait servir de prétexte au chef de l’Etat pour en finir une fois pour toutes ou plus jamais avec un phénomène qui a fini par se banaliser dans la gestion de la chose publique.
De nombreux Gabonais sont d’avis que le président de la République qui a si bien annoncé les couleurs en promettant des lendemains difficiles à tous ceux, «quels qu’ils soient», qui se seront rendus coupables dans ce scandale ne devrait plus reculer. «Le Kevazingogate» devrait donc servir de nouveau départ.
En virant mardi son vice-président, Pierre-Claver Maganga Moussavou, et Guy Bertrand Mapangou, ministre d’Etat, ministre des Forêts et de l’Environnement en charge du Plan climat, deux poids lourds de son régime soupçonnés d’avoir trempés dans cette affaire, le président Ali Bongo Ondimba a montré que nul n’est au-dessus de la loi. Un message fort, diraient les observateurs, envoyé à ceux des dirigeants qui usent de leur position et de leur influence pour faire main basse sur la fortune publique au détriment du grand nombre.
En plus de la mise en œuvre des réformes économiques, la lutte contre la corruption s’avère comme un chantier d’Hercule où le chef de l’Etat devra s’investir à fond. A défaut, ce sera le Gabon qui en pâtirait. Puisqu’il vient de réaffirmer sa détermination à bouter ce fléau hors des frontières gabonaises, nul doute qu’il y parviendra. Surtout qu’il en a la volonté et les moyens.