Libreville _Pour Nicole Assele, directeur général de la Caisse nationale de sécurité sociale, tel est le passage obligé pour sauver cette structure de la faillite.
Dans une tribune publiée chez nos confrères de L’Union, Nicole Assele fait un diagnostic sans complaisance de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) dont il a la charge. Dans ce texte intitulé : «Pensions et rentes à la CNSS : loin des débats de personnes et des attitudes passionnelles», elle fait savoir que le transfert de la branche maladie à son organisme «a fait disparaître sans aucune solution de rechange une ligne financière d’au moins 20 milliards de francs CFA, au titre des ressources, sur le compte d’exploitation annuel de la CNSS».
Dans cette sortie qui intervient au lendemain du mouvement d’humeur des retraités dénonçant le retour au paiement par trimestre de la pension de la retraite, l’auteure s’appuie ainsi sur les articles 38 et 42 du décret d’application du Code de sécurité sociale pour souligner l’urgence des dispositions légales en vue de faire coïncider les périodes de versement des cotisations sociales et de paiement des pensions.
«Comment payer mensuellement les pensions et les rentes en dehors du cadre légal, dans une caisse sans réserves ? Comment garantir la survie de la CNSS, dans un régime où les actifs paient pour les inactifs, alors même que la conjoncture économique ne favorise plus des emplois ?», s’interroge-t-elle.
Elle se demande ainsi comment peut-on sortir de l’auberge dans un contexte où «l’Etat gabonais et les entreprises non à jour de leurs cotisations sociales culminent à près de 300 milliards de FCFA?». Afin d’éviter des surprises désagréables, elle propose l’application d’un ensemble de réformes y afférentes.
«Tous les espoirs pour éviter la banqueroute à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale sont portés vers l’aboutissement rapide de la loi 208/2016 du 6 février 2017, portant nouveau code de protection sociale en République gabonaise d’une part, et d’autre part, le passage à l’âge de la retraite de 60 à 63 ans et la durée maximum d’immatriculation de 20 à 25 ans», souligne Nicole Assele.
Selon elle, ce qui restait des réserves statutaires de la CNSS reste «très largement en dessous du seuil des ratios prudentiels recommandés par la Conférence interafricaine de la Prévoyance sociale (CIPRES) dont la marge d’autonomie fixée doit être capable de supporter le fonctionnement d’une Caisse, toutes charges comprises, pendant au moins six mois en temps de vaches maigres comme c’est actuellement le cas»