La plateforme des quarante et un groupements et regroupements des partis politiques d’opposition ont appelé, ce mardi 21 mai à Libreville, le président de la République, Ali Bongo Ondimba, à convoquer l’ensemble de la classe politique dans le but d’échanger sur les maux qui minent le pays. Au cours d’un point, cette plateforme pense que c’est au chef de l’Etat à lui seul que revient le droit de deviser avec la classe politique et non le Premier ministre.
Après avoir participé, le vendredi 17 mai dernier, à la communication faite par le Premier ministre, Julien Nkoghé Békalé au Conseil national de la démocratie (CND) aux côtés d’autres acteurs politiques de la majorité et de l’Opposition, la Plateforme des 41 partis, groupements et regroupements de partis d’Opposition a fait cette sortie pour rappeler que la rencontre entre le chef du gouvernement n’obéit à aucune loi dans le fonctionnement du CND.
Partant du fait que dans l’article nouveau de l’ordonnance relative à l’organisation et au fonctionnement du CND dispose que «le Conseil national de la démocratie peut être saisi par le Président de la République pour requérir son avis sur une question précise ou pour faire une communication devant le Conseil et que dans ce dernier cas, la communication ne donne lieu à aucun débat», la PG41 estime que seul le président Ali Bongo Ondimba est en droit de venir dialoguer avec les membres du CND.
«Monsieur le Premier ministre, à ce stade et vu l’acuité des problèmes du Gabon, c’est à Monsieur Ali Bongo Ondimba, chef de l’Etat, qu’il revient de convoquer la classe politique pour deviser sur la situation grave du Gabon, lui qui est la clé de voûte des institutions. Nous le lui demandons pour la responsabilité qu’il doit assumer devant le peuple et devant la nation», a déclaré le président en exercice de la PG41, le responsable du Rassemblement pour le Gabon, Célestin Nguéma Oyame.
Pour ce dernier, le président de la République doit être capable de parler avec la classe politique dans l’intérêt supérieur de la nation, vu qu’il reçoit les chefs d’Etats des pays amis, des lettres créances des ambassadeurs et qu’il organise des séances de travail.
La PG41 a également justifié sa position par le fait que «depuis la dernière modification constitutionnelle de janvier 2018, le président de la République, selon l’article 8 de la Constitution est le détenteur suprême du pouvoir exécutif, qu’il ne le partage pas avec le Premier ministre comme il était disposé dans les précédentes constitutions, et que cela enlève au Premier ministre toute substance dans son rôle de chef du gouvernement».