Du jeudi 09 au dimanche 12 mai dernier, l’Association des sages-femmes du Gabon (ASFG) a organisé des travaux relatifs à la célébration de la 18ème édition de la journée internationale des sages-femmes à Mouila, sous le thème, «Santé maternelle et périnatale : défis et perspectives pour la sage-femme».
Les travaux de la 18ème édition de la journée internationale des sages-femmes, tenus 4 jours durant à Mouila, capitale de la province de la Ngounié (au Sud du Gabon), ont débouché sur un nombre importants de recommandations, en plus des contributions d’experts, représentants d’organismes internationaux et autres participants.
Durant ces 4 jours, des activités ont été menées sur 26 sites où des sensibilisations, des consultations gratuites ont été faites. Il s’agit précisément des structures sanitaires, les établissements scolaires de la commune de Mouila et certains départements de la province. Sur ces sites, la sensibilisation et la consultation ont porté notamment sur la profession de la sage-femme, les grossesses précoces, l’alcoolisme et la prise des stupéfiants ainsi que les drogues, le paludisme, les infections sexuellement transmissibles (IST), le VIH Sida.
Quelques statistiques attestent de l’intérêt de la 18ème édition à Mouila, pour les populations autochtones: 16 établissements scolaires visités et 2016 élèves sensibilisés, 11 structures sanitaires visitées dont 4 centres médicaux, 2 infirmeries et 3 dispensaires. 527 femmes enceintes et en âge de procréer sensibilisées, 169 consultations prénatales (CPN) dont une toxémigravidie renvoyée au Centre hospitalier régional, 4 consultations postnatales, 52 consultations gynécologiques, 252 dépistages de cancer du sein et du col de l’utérus dont 10 patientes référées, 6 pour cols suspects et lésions du col et 4 seins suspects, consultations pédiatriques, 187 consultations.
L’ASFG a recommandé au ministère de la Santé, de la Protection sociale et de la Solidarité nationale, d’insérer la classe des liens comme module à l’Université des sciences de la santé et l’Institut national de formation d’action sanitaire et sociale, d’attribuer le poste d’infirmier général à la sage-femme, de valoriser la journée internationale de la sage-femme au Gabon, en l’inscrivant au tableau des journées nationales.
Pérenniser la gratuité des kits d’accouchement, renforcer le stock de ceux-ci, pour éviter les ruptures, améliorer les conditions de travail de la sage-femme, mettre en place des clubs de santé scolaire, rendre disponible un annuaire des professionnelles de santé, reformuler l’appellation de la fonction d’infirmière générale par celle de directeur de soins infirmiers et obstétricaux, entreprendre les activités de sensibilisation dans les établissements scolaires des matières de sexualité responsable chez les jeunes, comptent parmi les recommandations.
Une journée scientifique a été ouverte par le Pr. Pierre Ngou Mvé de l’Université des sciences de la santé, par ailleurs président de la société gabonaise de gynécologie obstétrique et de la reproduction (Sganor), au cours de laquelle 4 sessions de 15 communications et 4 symposiums ont fait place, notamment «Le plaidoyer pour une formation de qualité », «La problématique du déploiement des sages-femmes», «Le rôle de la sage-femme dans l’amélioration de la qualité des soins» et «La sage-femme dans la communauté : quel partenariat au profit du couple mère-enfant».
Le Pr Ngou Mvé est revenu, au-delà de l’implication des sages-femmes pour l’organisation de ces journées, sur le constat qui est tel que la pratique obstétricale en Afrique comporte encore des particularités qui tiennent à la fois de l’absence du mauvais suivi régulier des grossesses, à cause de l’insuffisance du nombre des sages-femmes, l’obsolescence de plateaux techniques entrainant des accouchements non sécurisés.
La présidente de l’ASFG, Olga Mavoungou épouse Boukoyi Mabiala a situé les enjeux de la nécessité de veiller à l’amélioration de la condition de la sage-femme au Gabon. Une démarche à laquelle n’aurait pu se soustraire M. Keita Ohashi, représentant résident du Fonds des Nations-Unies pour la population (UNFPA/Gabon), qui a dit l’intérêt des travaux de Mouila non sans encourager les participants et le Gabon à davantage s’inscrire dans une logique qui vise l’amélioration de la condition des sages-femmes.
La journée internationale de la sage-femme se célèbre chaque 5 mai, la 19ème édition nationale se tiendra à Tchibanga dans la province de la Nyanga (sud). La remise des attestations de participations a clos les manifestations.