En âges avancés et désireux de mourir la paix dans l’âme, en laissant à leurs enfants et petits-enfants, un pays normal où il fait bon vivre, les membres du collectif des anciens cadres notables et dignitaires de la République espèrent éveiller la conscience patriotique de chaque citoyen gabonais face à la crise sociopolitique dans laquelle s’en lise le pays.
Le Gabonais n’est pas ignorant, il est certainement individualiste et doit manquer certainement de conscience patriotique pour parvenir à sortir le pays de la crise multiforme qui le paralyse depuis belle lurette. Telle pourrait être en substance l’observation à tirer de la sortie, le 18 mai dernier, du collectif des anciens cadres, notables et dignitaires de la République. Pour ces dignitaires du Gabon, depuis les élections du 31 mars 1957, le peuple gabonais n’a jamais su se concerter dans la sincérité pour le bien du seul Gabon.
« Nous n’avons jamais su nous concerter dans la sincérité pour le bien du seul Gabon depuis 1957. De même, nous n’avons jamais su tirer les leçons salutaires des échecs passés. Car, tout a commencé à foirer depuis les élections du 31 mars 1957. On constatera que chaque fois que la nature nous a donné l’occasion, on a toujours fait la fuite en avant. On ne s’arrête jamais pour discuter ensemble comme des adultes, pour voir dans la sincérité, ce qu’il y a de bien pour notre pays », a déclaré le porte-parole du collectif, Paul Malekou.
Convaincus qu’il n’est personne aujourd’hui au Gabon qui ne connaisse la situation difficile dans laquelle se trouve le Gabon et son peuple, les anciens cadres, notables et dignitaires de la République, questionnent l’indifférence de certains qui croient se tirer d’affaires à travers le repli identitaire ou partisan pendant que d’autres réfléchissent aux solutions pour résoudre le problème de crise multidimensionnelle et multisectorielle qui paralyse le pays, depuis 2009. « Où peut-on aller comme ça ? »,s’interrogent les «Elders» gabonais.
Pour cette coterie de sages, lorsqu’on regarde les choses de plus près, on constate que seuls 30% de la population militent dans des partis politiques, opposition et majorité confondues. Les 70% restants, pourtant majoritaires, sont mis à l’écart et semblent ne pas compter. « Il faut reconnaître que nous sommes démissionnaires. On ne fait rien pour activement contribuer au changement, mais on est prompt à condamner tous ceux qui essaient de changer quelque chose. Si on est véridique, il faut reconnaître que nous sommes tous responsables de ce qui nous arrive, chacun à son niveau. Personne ne peut nier que sa famille, que son groupe social ou religieux ne connaît pas de devisions internes ».