Canalisations bouchées, voies de communication et habitations inondées, à Libreville, tel est l’image que renvoie la capitale gabonaise. Pis encore la moindre pluie diluvienne plonge des quartiers entiers dans l’eau. Une situation qui ne semble pas émouvoir les pouvoirs publics.
Vitrine d’un pays urbanisé selon la Direction Générale de la Statistique, à 87%, (Ndlr : contre une moyenne Africaine de 40%), Libreville n’est pas épargnée par le phénomène d’inondations. Qu’ils s’agissent des quartiers sous-intégrés ou huppés, ce problème touche de nombreux gabonais et semble désormais s’être répandu à d’autres quartiers. C’est par exemple, le cas Nzeng-Ayong, Derrière la prison, Kalikak, IAI, Oloumie, Cité de la Démocratie, Ancienne Sobraga, des quartiers autrefois épargnés par les débordements des eaux lors de pluie mais qui aujourd’hui, subissent le même calvaire.
La pluie qui s’est abattue jeudi dernier dans la capitale gabonaise, Libreville dès 20 heures, constitue la parfaite illustration. Durant plus de 5 heures de coulée d’eau, du fait des canalisations bouchées, des tonnes de litre d’eau ont envahi les rues et de nombreuses maisons, en causant des dommages aux populations. Bien que ce problème n’interpelle pas assez le gouvernement, il révèle cependant les dangers du manque d’entretien des infrastructures publiques que sont les conduites d’eau et révèle par ricochet, l’incivisme des populations qui manque à leur niveau d’agir, en protégeant leur milieu de vie.
Incivisme et construction anarchique
L’un des problèmes majeurs mis en avant par le phénomène de l’envahissement des eaux sur des lieux d’occupation humaine et d’usage comme les rues, à chaque fois qu’il y a une pluie, est celui de l’urbanisation de la ville de Libreville. Définit comme un processus de développement des villes et de concentration des populations, la ville de Libreville attire depuis belle lurette les ruraux, sans toutefois les « éduquer ».
Les habitations ont été construites anarchiquement. D’où les conséquences néfastes enregistrées maintenant. Constant flagrant, les petits ruisseaux, à cause de l’affluence humaine à Libreville, ont été transformés en des dépôts d’ordures. Ce fut également le cas pour de nombreuses rues et conduites d’eau servant de poubelles dans plusieurs quartiers. A Libreville, l’incivisme des populations est à l’origine de la dégradation du milieu de vie donc, des infrastructures servant à maintenir ce milieu sain.