La diversification de l’économie gabonaise fait face à plusieurs contraintes qui freinent le développement de politiques industrielles. En tête desquelles, se trouve le manque d’infrastructures de transports.
En effet, le Gabon ne compte que 10 % de routes bitumées et une seule ligne de chemin de fer (Transgabonais), reliant l’intérieur du pays à la côte. Ainsi, l’extrême dépendance au Transgabonais comme voie d’évacuation des ressources engendre une saturation des canaux logistiques pour les industries minières, du bois, de l’huile de palme... avec un goulot d’étranglement au niveau de la zone économique de Nkok (à l’entrée de Libreville).
De nombreux accidents sur les voies (déraillement d’un train minéralier) contraignent souvent une interruption du trafic pendant des jours, entrainant une perte d’activité substantielle pour l’économie du pays.
L’absence de main-d’œuvre qualifiée est également un frein à la diversification économique. Alors que les entreprises privées ont besoin d’ouvriers qualifiés (soudeurs, électriciens, machinistes, conducteurs d’engins, etc.) le système éducatif gabonais ne parvient pas à offrir ce type de compétences.
Dans les secteurs à fort contenu technologique, une pénurie de main-d’œuvre hautement qualifiée, preuve supplémentaire de l’inadéquation entre les besoins du marché du travail et le système éducatif, ne permet pas de développer une activité en adéquation avec la législation locale du travail, restrictive sur l’emploi des étrangers.
Dans le même temps, les activités liées à l’agro-industrie, qui ne demandent pas de qualifications particulières, n’attirent que marginalement les Gabonais au chômage, tant les conditions de travail sont difficiles. L’accès limité aux financements des PME est également un frein à la diversification de l’économie gabonaise, n’offrant pas un cadre économique solide à l’entrepreneuriat local.
Stéphane Billé avec la direction générale du Trésor français