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Kevazingo : Démissionner n’est pas gabonais
Publié le lundi 20 mai 2019  |  Gabon Review
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De mémoire d’homme, jamais un ministre gabonais en fonction soupçonné dans une affaire n’a démissionné de son poste. L’appel du gouvernement à l’adresse des ministres impliqués dans le trafic de Kevazingo ne risque pas d’être entendu par les concernés, même pas pour les besoins de l’enquête.

Assurant conduire une équipe se volant patriote et exemplaire, Julien Nkoghe Bekale, par la voix de Nanette Longa-Makinda, porte-parole du gouvernement, a appelé implicitement les ministres impliqués dans le trafic de Kevazingo à démissionner de leurs postes. Le Premier ministre va pourtant se heurter à une réalité : démissionner n’est pas gabonais. De mémoire, même cité dans une affaire, jamais un ministre gabonais n’a démissionné pour des besoins d’enquête. La plupart des démissions de membres du gouvernement sont souvent intervenues pour des raisons purement politiques, d’ailleurs et bien souvent à la faveur de remaniements ministériels.

Pourtant, c’est au respect du devoir d’exemplarité que l’opinion nationale et une partie de la classe politique appellent depuis les révélations du procureur de la République de Libreville sur la disparition de 353 containers de Kevazingo placés sous mains de justice au port d’Owendo. À la suite de la suspension «à titre conservatoire» de 12 hauts cadres du ministère des Eaux et Forêts et de l’administration des Douanes, beaucoup estiment, en effet, que leurs «patrons» devaient logiquement tirer les conséquences de ce qu’ils perçoivent comme un déshonneur pour eux-mêmes. Trois ministres sont notamment cités : Guy-Bertrand Mapangou, Jean-Marie Ogandaga et Justin Ndoundangoye, respectivement ministre des Forêts, ministre de l’Économie et ministre des Transports et de la Logistique.

Léon N’zouba, un rare exemple de démission

Soupçonnés d’avoir été impliqués dans certaines affaires liées notamment à la gestion de l’argent public, nombreux sont les ministres n’ayant jamais osé démissionner de leurs postes. Si certains, à l’instar d’Étienne Dieudonné Ngoubou (Pétrole), Serge Maurice Mabiala (Fonction publique) et Magloire Ngambia (Infrastructure – encore incarcéré), sont passés par la case prison, leur interpellation est toujours intervenue après qu’ils avaient déjà quitté le gouvernement. Jusque-là, seul un ministre en fonction a eu le cran de démissionner estimant avoir été touché dans son amour-propre : Léon N’zouba.

En septembre 2014 en effet, l’ancien ministre de l’Éducation nationale avait tiré les conséquences de l’échec de la réforme du baccalauréat de cette année. À l’époque, il avait été désavoué par le gouvernement après s’être humilié en se mettant à genoux devant une centaine d’élèves grévistes de la faim réclamant un nouveau calcul de leurs résultats aux Bacs problématiques de cette année-là. Depuis, plus aucun ministre n’a suivi son exemple, si ce n’est pour des raisons purement politiques, comme ce fut le cas de l’ancien ministre de la Justice Séraphin Moundounga, au sortir de la présidentielle de 2016, ou de Pierre-Claver Maganga Moussavou qui, plusieurs années avant lui sous Omar Bongo, a claqué plus d’une fois la porte du gouvernement.
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