Exténuée par le non-respect des engagements pris par le gouvernement, la Confédération syndicale des régies financières (Cosyref) est entrée en grève générale illimitée, le 13 mai Port-Gentil. «Il n’est plus question d’accorder un sursis quelconque au gouvernement qui n’honore guère ses engagements», a prévenu le syndicat.
Ayant atteint la limite de leur patience, les agents des régies financières de Port-Gentil sont entrés en grève générale illimitée le 13 mai. «En accord avec l’assemblée générale souveraine du 10 mai de notre base syndicale de la Fesyrefaa, les agents des régies financières observeront une grève générale illimitée, avec service illimitée de 7h30 à 10h00 dans les administrations des Douanes, Impôts, Trésor et Hydrocarbures selon leurs spécificités», a annoncé la coordination provinciale de la Confédération syndicale des régies financières (Cosyref).
Selon un leader de la Cosyref, relayé par l’hebdomadaire La Loupe, «la décision prise lors de l’assemblée générale de Libreville était attendue par Port-Gentil. Suite au non-respect des engagements pris par le gouvernement, cette paralysie était inévitable». Parmi les préalables à la levée de leur mouvement d’humeur, les agents des régies financières exigent le départ du ministre du Budget, ou celui du directeur général de la Comptabilité et Trésor.
«Comme les deux n’arrivent pas à accorder leur violons, un doit partir. Au chef du gouvernement de faire le choix», a estimé coordination provinciale de la Cosyref. Celle-ci réclame égalementle paiement des cinq mois d’arriérés de primes de l’année 2017. A l’issue d’une séance de travail à la présidence de la République en septembre 2017, le gouvernement et les régies financières s’étaient accordés sur un montant de 45 milliards de francs CFA.
Mais le pays étant en difficultés, les régies financières avaient accepté de revoir cette dette à la baisse à 16,5 milliards de francs CFA, qui devaient être payés sur 18 mois. A l’heure actuelle, elles n’ont visiblement toujours pas été payés selon les accords convenus avec le gouvernement, à raison de 750 millions de francs CFA chaque fin de mois. «Il n’est plus question d’accorder un sursis quelconque au gouvernement qui n’honore guère ses engagements», a prévenu la Cosyref.
Vu le rôle stratégique des régies financières dans l’économie nationale, le gouvernement gagnerait à rapidement désamorcer cette bombe dans la capitale économique, déjà fragilisée par une crise sans précédent.