À partir du lundi 20 mai, les assurés CNAMGS seront à nouveau reçus dans les hôpitaux publics. Le Syndicat des médecins fonctionnaires du Gabon (Symefoga) qui a pris cette décision au cours d’une assemblée générale, mardi 14 mai, brandit toutefois une menace de grève si la décote sur leurs salaires est effective.
Réuni en assemblée générale ce 14 mai, le Syndicat des médecins fonctionnaires du Gabon (Symefoga), a fait le point de l’évolution des négociations engagées entre le gouvernement par le biais de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) et les personnels, d’autant plus que depuis le 16 avril dernier, il avait décidé de suspendre toutes les prestations CNAMGS sur l’ensemble du territoire national.
L’analyse faite par le Symefoga est que la CNAMGS est aussi bien pour les personnels de santé, le gouvernement que pour les assurés, «un outil qu’il ne faut pas tuer». Dans cette optique, le syndicat estime que «le gouvernement a tout intérêt à disponibiliser les fonds nécessaires recueillis que ça soit par la CSS ou par le truchement des retenues aux différents fonctionnaires. Le gouvernement a tout intérêt à verser un minimum vital dans les caisses de la CNAMGS pour que la CNAMGS à son tour, paie les factures des hôpitaux», a déclaré le Dr Adrien Mougougou, président du Symefoga.
Le constat fait par le syndicat, est que «la dette était effectivement importante». Un état de choses qui biaise la relance de l’activité dans les hôpitaux et une offre des soins assez sécurisés aux patients. Ceci d’autant plus que, a poursuivi le chirurgien urologue, «le gouvernement et la CNAMGS a particulièrement proposé de figer la dette vis-à-vis des hôpitaux jusqu’en 2018». «Ce que nous contredisons jusqu’à preuve du contraire», a exprimé Dr Adrien Mougougou. De fait, l’assemblée générale a décidé de repartir vers le ministre du Budget afin que ce dernier «explique c’est quoi la dette publique». «Nous ne pensons pas que les fonds propres d’un hôpital puissent constituer une dette publique, ce d’autant plus que ce sont ces fonds qui permettront de relancer réellement l’activité dans les hôpitaux», a-t-il soutenu.
Qu’à cela ne tienne, l’assemblée générale a noté un effort fait par la CNAMGS d’assainir ses rapports avec les hôpitaux dans le futur. La CNAMGS a, selon Dr Adrien Mougougou, soldé les 75% des factures des hôpitaux du 1er trimestre 2019. Aussi, elle s’est engagée à régulièrement verser aux différents hôpitaux un montant minimal en fonction de son activité. «Et, nous avons décidé sous l’autorité de madame la ministre d’État d’avoir des réunions trimestrielles avec les acteurs pour faire le point de ce qui se serait passé pendant ces trois mois», a-t-il fait savoir indiquant que la première réunion se tiendra entre le 14 et le 16 juin. À cet effet, le Symefoga compte voir quelle aura été la tenue de la promesse de la CNAMGS de verser mensuellement ce qui lui est facturé par les hôpitaux.
Y voyant des évolutions, l’assemblée générale a décidé de reprendre ses prestations CNAMGS à partir du lundi 20 mai. Le Symefoga conditionne tout de même cette reprise par le fait que les responsables des hôpitaux mettent à leur disposition un certain nombre de matériels. «Puisque nous supposons que l’argent a été décaissé par la CNAMGS. Donc, nous donnons 4 à 5 jours aux responsables des hôpitaux à la fois pour disponibiliser les consommables et les médicaments pour un redémarrage d’une bonne activité, et éventuellement payer quelques cotes part aux différents personnels», a signifié Dr Adrien Mougougou. «Donc, dès lundi matin, les usagers des hôpitaux assurés CNAMGS seront acceptés et pris en charge avec cette assurance dans tous les hôpitaux», a-t-il affirmé.
Un préavis de grève indéterminé plane toujours
Au cours de cette rencontre, le Symefoga est également revenu sur le projet de décret portant décote sur les salaires. À ce sujet, l’assemblée générale a réaffirmé le maintien de son préavis de grève «pour une durée indéterminée», par rapport à une éventuelle décote sur leurs salaires. «Tant que le gouvernement n’a pas décidé de retirer son projet de décret, l’assemblée générale a décidé de ne pas retirer son préavis de grève sur cette question», a indiqué Dr Adrien Mougougou qui a appelé à la vigilance des blouses blanches.