Tenu le 9 mai à Libreville, le procès en appel de Marie-Claudette Ndagui n’a pas livré son verdict. Évoquant des «insuffisances de l’instruction», la Cour d’appel a renvoyé le procès au 23 mai pour «raisons de compléments d’enquête».
Sur décision de la Cour d’appel de Libreville, le procès en appel de Marie Claudette Ndagui a été renvoyé au 23 mai pour «raisons de compléments d’enquête». La présidente de l’ONG Agos a comparu le 9 mai pour outrage à magistrat, injures publiques, diffamation et atteinte à l’honneur du procureur de la République.
Marie-Claudette Ndagui avait tenu un point presse sur les abus et malversations du parquet de Libreville, du procureur de la République et de certains agents de force de l’ordre. «Olivier Nzaou est un voleur, j’en ai la preuve. Il est à la tête d’un vaste réseau de corruption comprenant ses substituts, la mairie de Libreville et le commissaire de police de Belle-Vue», avait-elle affirmé.
Des propos qu’elle a corroborés lors de son procès en appel, se risquant même à dévoiler les identités des personnes au sein du parquet, le commissariat de Bellevue et la mairie de Libreville, de près ou de loin associées à cette nébuleuse de corruption. Après avoir noté «les insuffisances de l’instruction», la présidente de la Cour d’appel s’est prononcée en faveur d’un renvoi du procès le 23 mai prochain.
Suivant ce procès avec attention, le Réseau des organisations libres de la société civile pour la bonne gouvernance au Gabon (ROLBG) a regretté que la Cour d’appel ait refusé de statuer sur la demande de mise en liberté provisoire de madame Ndagui, «introduite par ses avocats, pour de nombreuses circonstances atténuantes dont elle jouit et pour des vices de procédure qui remettent en cause la crédibilité du jugement de première Instance».
Le 18 février dernier, le Tribunal de Libreville a condamné Marie-Claudette Ndagui à huit mois d’emprisonnement ferme et quatre mois de sursis. Le leader de la société civile a également écopé d’une amende de 10 millions de francs CFA à verser au procureur de la République. En attendant l’audience en appel du 23 mai, le ROLBG a réitéré son appel à la libération de la présidente de l’ONG Agos, «injustement incarcérée à cause de son engagement en faveur des droits de l’Homme et de la dénonciation de la corruption au sein de l’administration gabonaise».