Libreville– La justice est aux trousses des suspects ayant distrait ces caisses métalliques mis sous scellés au port d’Owendo pour besoin d’enquête et contenant ce bois très précieux.
L’on est sans nouvelle de la destination qu’ont prise 353 containers des 392 saisis en mars dernier et mis sous scellés par la justice gabonaise au port d’Owendo pour besoin d’enquête. Ces caisses métalliques contenaient en leur sein du Kevazingo, un bois mythique et très protégé par les autorités, d’un volume estimé à 495,301 m3 frauduleusement exploité par des trafiquants.
La cargaison avait été saisie au cours d’une opération conjointe menée par Interpol et la douane internationale. Face à la presse mercredi, le procureur de la République, Olivier N’zahou, a fait savoir qu’il «ressort des informations recueillies que ces conteneurs avaient été mouvementés sur ordre de certains agents du ministère des eaux et forêts». Au cours de sa sortie, le magistrat a mis à l’index toute une chaine de complicités spécialisées dans l’établissement des documents relatifs à l’exploitation, au transport et à l’exportation du bois.
Devant la gravité de la situation, Olivier N’zahou annonce des poursuites contre les auteurs de ce vol à grande échelle et leurs complices. «Le parquet de la République tient à rappeler quel que soit, les rangs et les grades des personnes impliquées dans ce qu’il convient de nommer réseau Kevazingo, elles seront poursuivies et force restera toujours à la loi», a-t-il indiqué.
Au sein de l’opinion, l’on salue cette sortie du parquet et attend avec impatience que les coupables soient sévèrement sanctionnés. «Quelque soit le statut des fonctionnaires véreux qui sont impliqués dans ce scandale, il faut que les têtes tombent parce que nous ne pouvons plus continuer dans cette mafia. Il faut taper un coup de pied dans cette fourmilière appelée Kevazingo », tempête Marc Ona, président de l’ONG Brainforest.
Essence millénaire et en voie de disparition, le Kevazingo est un bois prisé commercialisé à prix d’or sur le marché asiatique. On parle de 2 millions de francs CFA le m3.