Le Cercle des réalités et perspectives gabonaises (CRPG, Opposition) a exprimé, ce vendredi 10 mai à Libreville, son opposition face à la proposition faite par le premier secrétaire du parti d’opposition dite républicaine, Démocratie nouvelle (DN) René Ndémezo’Obiang, pour la modification de certaines dispositions de la Constitution notamment celle relative à la durée de l’intérim en cas d’empêchement définitif du président de la République.
Au cours de la rentrée politique effectuée par son parti politique au mois d’avril dernier, René Ndémezo’Obiang avait exprimé son adhésion à la modification de certaines dispositions de la Constitution notamment celle relative à la durée de l’intérim en cas d’empêchement définitif du président de la République. Pour lui, «la durée de l’intérim devrait s’étendre jusqu’à la fin du mandat présidentiel en cours. Les élections présidentielles devraient avoir lieu que tous les 7 ans tel que prévue par la Constitution».
René Ndémezo’Obiang avait justifié sa suggestion par le fait que «des élections présidentielles anticipées, probablement mal organisées parce que préparées dans la hâte et la précipitation, rendraient un très mauvais service au pays, en fragilisant un peu plus son faible tissu économique et social actuel».
Suite donc à cette option, le Cercle des réalités et perspectives gabonaises (CRPG), regroupant plusieurs personnalités politiques gabonaises, s’est insurgé contre cette déclaration du secrétaire exécutif de DN.
«Cette proposition de modification de la Constitution est inopportune. Le président de la République est en place et assure pleinement ses fonctions. En la circonstance, il a notamment eu plusieurs séances de travail avec les responsables des institutions constitutionnelles, les maires des communes, les plus importantes du pays et a reçu récemment son homologue togolais, Faure Gnassingbé. Cette intense activité présidentielle éloigne désormais notre pays de l’instabilité institutionnelle incriminée», a déclaré Thierry d’Argendieu Kombila.
Autre argument avancé par le CRPG repose sur le fait que la fonction de président de la République n’est pas individualisée en ce sens qu’elle constitue une institution.
«La fonction de président de la République au Gabon n’est pas un pouvoir individualisé pour qu’il faille au regard de ses sentiments politiques à l’égard de la personne qui incarne cette fonction, émettre des opinions pour solliciter des changements majeurs en évoquant l’indisponibilité temporaire à exercer les fonctions de président de la République en cas de vacance du pouvoir comme l’ont, entre autres, réclamé les personnalités regroupées autour d’un mouvement Appel à Agir. De ce fait, le CRPG considère que le pouvoir du pouvoir du président de la République est institutionnalisé. En d’autres termes, il ne repose pas uniquement sur la personne d’Ali Bongo Ondimba, mais surtout sur un cadre juridique et politique normés», a-t-il dit.
Aussi, le CRPG estime qu’ «un président intérimaire quoi qu’élu national, ne bénéficie nullement de la plénitude de la légitimité nationale pour assurer pendant deux, trois ou quatre ans la succession d’un chef de l’Etat élu au suffrage universel direct».
«Dans un contexte actuel, aucune personnalité n’a la légitimité nécessaire pour achever le mandat en cas d’empêchement définitif du président de la République, à moins de pouvoir formuler une demande de politique fiction qui participe à un grave déni de démocratie», a-t-il fait savoir.