Réunis autour de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises et industries (CGPMEI), ces exploitants forestiers envisagent de lui faire part de leurs difficultés depuis la suspension de leur activité de récupération du bois. Ils comptent également se plaindre «du silence et du mépris» de Guy-Bertrand Mapangou à leur égard.
Ali Bongo devrait recevoir dans quelques jours un courrier des «petits» exploitants forestiers réunis autour de la CGPMEI. C’est, en tout cas, l’une des informations qui ressort de la sortie effectuée, le lundi 6 mai, par la confédération au ministère des Forêts et de l’Environnement, chargé du Plan climat. Emmanuel Zue Meye et ses compagnons entendent écrire au président de la République pour lui faire part des difficultés qu’ils rencontrent depuis la suspension de leur activité de récupération du bois au sol. Ils entendent également lui dire tout le mal que cette décision fait au pays et aux Gabonais exerçant dans le secteur forestier.
«Nous n’allons pas nous taire, parce que le Gabon est en mal économiquement. Notre pays a besoin de ces ressources qui sont en train de se gaspiller dans la forêt. Or, le Gabon, pour se développer doit mobiliser toutes ses ressources financières. Mais nous constatons que pendant que l’Etat a besoin d’argent, aux ministères des Eaux et Forêts, on gaspille du bois en forêt», regrette le président de la CGPMEI, qui dit être prêt, comme certains de ses compagnons, à acheter le bois actuellement abandonné au sol.
Avant d’arriver à Ali Bongo, le collectif des PME envisage néanmoins de saisir la Primature sur la situation. Une rencontre avec des collaborateurs de Julien Nkoghe Bekale devrait bientôt avoir lieu. Les «petits» exploitants forestiers disent ne plus rien attendre du ministre d’Etat aux Forêts et à l’Environnement. «Malgré le silence que nous avons observé pendant des mois par respect, malgré les nombreux courriers que nous lui avons adressés, M. Mapangou demeure silencieux et méprisant. Nous ne savons pas à quoi nous en tenir à ce jour par rapport à notre situation. C’est pour cela que nous mènerons des actions en dehors de lui. Le ministre d’Etat n’est pas le sommet de la hiérarchie», annonce Emmanuel Zue Meye.
S’ils avaient espéré que la GSEZ consente à rompre à l’amiable son contrat d’achat des bois récupérés, les exploitants ont récemment eu gain de cause. Dans un courrier, dont une copie a été transmise à la tutelle, leur ancien partenaire dit ne plus souhaiter poursuivre cette activité. Mieux, selon la CGPMEI, la GSEZ aurait également consenti à «oublier» la dette de certains exploitants à son endroit. L’activité de récupération du bois reste néanmoins suspendue jusqu’à lors.