Révision constitutionnelle visant à faire du président de l’Assemblée nationale le chef de l’État par intérim en cas de vacance du pouvoir, dialogue inclusif, santé d’Ali Bongo… autant de sujets sur lesquels s’est confié Faustin Boukoubi dans l’interview parue dans L’Union le 6 mai. Morceaux choisis.
Plus de cent jours après son élection à la tête de l’Assemblée nationale, Faustin Boukoubi s’est exprimé sur l’actualité sociopolitique du pays. Dans l’interview parue le 6 mai dans L’Union, l’élu de Pana s’est notamment prononcé sur plusieurs sujets. Il s’agit notamment du dialogue inclusif appelé par tous les acteurs politiques, le retour d’Ali Bongo et, la rumeur d’une révision constitutionnelle visant à faire du président de l’Assemblée nationale le chef de l’État par intérim, en cas de vacance du pouvoir.
Au sujet du dialogue inclusif, Faustin Boukoubi dit déplorer le «fossé» qui s’est creusé «entre les responsables au pouvoir et les leaders politiques». «Chacun se cantonne dans son camp, ses convictions et sa posture. Il arrive même qu’on s’esquive au cours des cérémonies d’intérêt commun, soit par pressentiment soit par peur du qu’en-dira-t-on», a-t-il regretté.
Pour Faustin Boukoubi, «préserver la fibre nationale importe de discerner les divergences politiques ou politiciennes basées plutôt sur des considérations subjectives qu’idéologiques et les relations interpersonnelles. Ce faisant, on pourrait se côtoyer sans crainte de suspicion de compromission et étouffer dans l’œuf les velléités de haine qui se dessinent».
S’agissant du format du dialogue, l’élu de Pana estime que «les échanges devraient être réguliers et pas forcément spectaculaires, naturellement autour de celui à qui la Constitution confère le rôle suprême de définir la politique de la nation, à savoir le président de la République sinon du Premier ministre. De ces concertations périodiques ou circonstanciées peuvent naitre des préconisations salvatrices pour la nation gabonaise».
Concernant le retour d’Ali Bongo, Faustin Boukoubi s’est dit satisfait. D’autant que ce retour, a-t-il déclaré, «confirme ce que nous disions au sortir de l’audience qu’il va mieux. Avec la présence effective du chef de l’État, les institutions de la République vont connaître un meilleur fonctionnement. J’espère que nos compatriotes reprendront confiance désormais». Pour lui, la question de la vacance du pouvoir n’a «plus d’objet vu que les auteurs de cette initiative ont été déboutés par la justice».
Sur le projet de révision constitutionnelle qui ferait du président de l’Assemblée le président de la République par intérim, en cas de vacance du pouvoir, Boukoubi s’est voulu catégorique : «aucune proposition n’existe. Et s’il existe un projet de révision orientant le débat dans une direction ou dans une autre, il serait donc conçu en dehors de nous et à notre insu», a conclu l’élu de Pana.