Pour empêcher que les positions se cristallisent à l’opposition comme au sein de la majorité, alors que le pays s’enlise peu à peu dans une crise sociopolitique, le cadre de l’Union nationale (UN) a invité, samedi, ses compatriotes à se regrouper autour d’«un consensus national pour le Gabon».
«Nous devons nous rassembler maintenant, alors qu’il est encore temps !» Faite, samedi 4 mai, à la faveur d’une sortie à Libreville, l’invite de Paul-Marie Gondjout sonne comme un avertissement, une mise en garde contre «la tragédie» qui pourrait survenir dans le pays si on n’y prend pas garde. Aussi, appelle-t-il ses compatriotes à se réunir autour du «consensus national pour le Gabon» qu’il propose, pour tenter de faire face à la crise multiforme qui tend à s’accentuer depuis le début des ennuis de santé du président de la République.
La plateforme que le cadre de l’UN souhaite voir se matérialiser devra être «basée sur nos valeurs culturelles du compromis». Il ambitionne notamment que celle-ci «s’oppose à la fracture actuelle, alimentée par le refus du dialogue et de l’autre».
Aux réfractaires de l’opposition comme à ceux de la majorité, Paul-Marie Gondjout exhorte : «N’ayons pas peur de faire la jonction. Le qu’en-dira-t-on n’est pas une option politique, alors que le pays est en danger, il alimente plutôt la peur qui paralyse les énergies positives. Ensemble, tout est possible. C’est du courage de ses enfants dont a besoin le Gabon. Ce courage ne doit pas se limiter à s’opposer pour s’opposer, à crier fort pour uniquement se faire entendre et non comprendre ou à manifester pour ne rien obtenir. Il est bon d’en avoir aussi pour voir la réalité en face et ne pas avoir peur de parler avec son adversaire dans l’intérêt supérieur du Gabon.»
S’il appelle chaque Gabonais, quel que soit son bord politique à faire preuve d’humilité et de pardon, le cadre de l’UN invite également les tenants de la spiritualité au Gabon à «consulter et prier Dieu et nos ancêtres, pour que nous trouvions le consensus dont nous avons besoin pour notre bien commun».