Libreville – Tous les syndicats gabonais ont unanimement exigé mercredi, à l’occasion de la célébration de la fête du travail, l’annulation pure et simple des mesures d’austérité adoptées par le conseil des ministres le 29 mars dernier dans l’optique de relancer l’économie du pays très mal au point.
Les syndicats ont comme d’habitude brillé par leurs éternelles divisions mais dans le fonds, ils ont formulé les mêmes revendications.
Il y a eu d’un côté la centrale syndicale Dynamique unitaire (DU) qui a célébré sa fête dans son fief d’Awendje. Jean Remy Yama et sa troupe ont préféré ce cadre pour protester contre la descente policière qui a empêché la tenue d’une assemblée générale de la coalition vendredi dernier à Awendje.
DU a publié un manifeste de 3 pages dont les principales revendications sont l’annulation de toutes les mesures d’austérité adoptées en conseil des ministres le 29 mars dernier pour relancer l’économie du pays. La coalition syndicale conteste notamment le projet de réduction de 5 à 15% des gros salaires (à partir de 650 000 FCFA), la suppression de certains postes des fonctionnaires, la suspension des intégrations, avancements et reclassements dans la fonction publique, l’augmentation de certaines taxes pour renflouer les caisses de l’Etat.
Pendant que Dynamique unitaire faisait son show dans le 4ème arrondissement, plusieurs autres syndicats qui ont accepté de participer à la cérémonie officielle ont lu un manifeste aux allures d’un brûlot.
« Nous exigeons une annulation totale des mesures d’austérité du 29 mars 2019, une rémunération descente, une meilleure politique de protection et de sécurité sociale des travailleurs, une lutte contre la dégradation du service public, la précarité, le chômage, les violations des acquis sociaux », ont consigné ces syndicats dans ce manifeste commun lu devant le Premier ministre par Etienne Lambert Boudzanga.
Ces syndicats s’insurgent également contre les licenciements massifs dans le secteur privé et la cherté de la vie bref un ensemble de difficultés qui menacent la paix sociale, économique et politique dans le pays.
« Toutes les revendications sont valables et c’est pour cela que le gouvernement appelle les syndicalistes, sans exclusive, sur la table de négociations donc à un dialogue social permanent », a affirmé le ministre du Budget et des comptes publics, Jean Fidèle Otandault.
« C’est tout le sens des orientations données par le chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba pour apaiser le front social », a déclaré le Premier ministre, Julien Nkoghe Bekalé répondant à ces revendications.
Petit pays pétrolier du Golfe de Guinée, le Gabon fait face à une crise économique due à la chute des cours des matières premières (pétrole, bois et minerais) dont dépend son économie. Libreville a conclu en 2017 un accord de relance économique assorti d’un appui budgétaire de 642 millions de dollars.
« Le dialogue social effectif dans un monde en pleine mutation », c’est sous ce thème central que le gouvernement a souhaité que les travailleurs gabonais commémorent la fête du travail. C’est le Premier ministre, Julien Nkoghe Bekalé qui a supervisé les décorations remises aux travailleurs et le défilé marquant cette journée de réjouissance.