À l’issue d’une mission d’une semaine au Gabon, le Fonds monétaire internationale (FMI) a souligné, le 30 avril à Libreville, que le pays n’est plus en situation de crise, grâce aux efforts du gouvernement en vue de «stabiliser le cadre macroéconomique». Toutefois, l’institution monétaire a invité le Gabon à poursuivre ses efforts pour une croissance «soutenue et partagée».
Les voyants seraient au vert pour le Gabon. À l’issue de sa mission d’une semaine, la délégation du Fonds monétaire internationale (FMI) a affirmé, le 30 avril à Libreville, que le pays n’est plus en situation de crise. Ce, grâce aux efforts du gouvernement pour stabiliser le cadre macroéconomique. Entamée le 24 avril, cette mission visait en effet à faire le point sur l’exécution du programme économique du Gabon au 1er trimestre 2019.
«Nous venons de faire une réunion de restitution, pour faire un peu le point sur les avancées macroéconomiques au Gabon et les réformes pour l’année 2019», déclaré le chef de mission du FMI à Libreville. Ce que l’on peut retenir, c’est que l’économie gabonaise se porte bien et beaucoup de progrès ont été réalisés», s’est réjoui Boileau Yeyinou Loko.
Visiblement, les récentes mesures initiées par le Gabon, dans le cadre de la maîtrise des dépenses publiques, commencent à produire des fruits. En témoigne la progression estimée du Produit intérieur brut (PIB), qui passerait de 2,8% en 2019 contre 0,8% en 2018. Ces deux dernières années, le pays a notamment décidé la mise à la retraite systématique des agents et contractuels ayant atteint l’âge limite, l’élaboration des doubles perceptions, la suppression des rémunérations des Présidents de conseil d’administrions (PCA) des établissements et sociétés publiques, la réduction du nombre des agences, etc.
Toutefois, le FMI a prévenu que beaucoup reste encore à faire. «Avec nos collègues, nous sommes là pour continuer à travailler et permettre au Gabon d’avoir une croissance forte et partagée. Les populations doivent effectivement ressentir les fruits des efforts menés depuis deux à trois ans au Gabon», a souligné Boileau Yeyinou Loko.
Une mise en garde bien comprise par le gouvernement. «Le Gabon se porte bien. Toutefois, nous ne devons pas nous reposer sur nos lauriers», a reconnu le ministre de l’Économie. «Nous devons plutôt redoubler d’efforts pour conserver sinon accroître l’embellie en cours sur ces deux dernières années. Car nous sommes dans une phase de stabilisation achevée, maintenant nous abordons l’étape de croissance soutenue, perceptible par les populations», a affirmé Jean Marie Ogandaga.
Une position partagée par son collègue du Budget. «Maintenant, nous devons continuer nos réformes, car nous ne sommes pas à l’abri d’un retournement de situation. Nous devons donc poursuivre nos efforts en termes de maîtrise de la dépense publique, mobilisation des recettes intérieures. Et selon le FMI, nous sommes sur la bonne voie», a conclu Jean-Fidèle Otandault.
La mission du FMI s’inscrivait dans le cadre du suivi de l’accord du Mécanisme élargi de crédit (MECD) signé avec l’institution de Breton Woods, en juin 2017. Cette visite donnera ensuite lieu à une mission de revue, dont le bilan sera présenté en conseil d’administration du FMI, pour le décaissement de la dernière tranche du prêt de trois accordé au Gabon. Le pays a déjà reçu 395,9 millions des 642 millions de dollars promis par l’institution monétaire.