Le trafic des Antirétroviraux (ARV) aurait pris corps au sein des Centres de traitement ambulatoire (CTA) à travers le pays. C’est du moins les premières conclusions d’une enquête de la gendarmerie nationale, sous instruction du ministère de la Santé, visant à débusquer les potentiels détourneurs de ces produits destinés aux malades atteints de VIH/Sida.
Alors que le Gabon éprouve d’énormes difficultés à résoudre ses équations relatives à la fourniture en quantité suffisante et saine des Antirétroviraux (ARV), des personnels en fonctions dans les Centres de traitement ambulatoire (CTA) seraient impliqués dans un vaste trafic de ces médicaments. À ce qu’il se dit, ces personnels revendraient, au noir, ces produits, créant par la même occasion de la surenchère.
Selon des sources du ministère de la Santé, le trafic était tellement développé au point d’entacher le bon fonctionnement des services et des soins fournis aux patients. C’est dans l’optique d’y mettre fin que le chef du département de la Santé, Denise Mekam’ne, a récemment tiré la sonnette d’alarme en mettant en garde les potentiels responsables de ce trafic.
En souhaitant mettre un terme à cette situation qui oblitère le bon fonctionnement de l’un de ces services, la Direction générale de recherche (DGR) a été saisie pour faire la lumière sur les auteurs de ce trafic dans tout le pays. Des personnes ont déjà été arrêtées, assurent des sources au ministère de la Santé, précisant que «le réseau de trafiquants des ARV est incommensurable dans le pays et dépasse tout entendement».
Selon plusieurs sources, ce commerce a pris de l’ampleur, même à l’intérieur du pays, au point d’être à l’origine des pénuries. Et les médicaments seraient vendus à des structures sanitaires privées qui, elles, les revendent aux patients et à des prix hors normes. Or, «ces ARV ont été rendus gratuits par le gouvernement pour les malades», précise-t-on. Les enquêtes sont donc en cours. La DGR devrait permettre de mettre hors d’état de nuire toutes les personnes impliquées dans ces détournements. Car, beaucoup de patients ont perdu la vie, faute de médicaments.