À l'occasion de la célébration de la Journée mondiale du paludisme, une réunion scientifique a été organisée, ce vendredi 26 avril 2019, à la salle de conférence de la Société d'Énergie et d'Eau du Gabon (SEEG), pour des échanges relatives aux recherches liées au paludisme, conformément au thème de cette année : « Zéro Palu ! Je m’engage».
Le partenaire SEEG, pour en finir avec cette pathologie, encourage le ministère de la Santé dans cette noble lutte depuis plusieurs années, en abritant les activités liées au paludisme. Pour cette édition 2019, la Société d'Énergie et d'Eau du Gabon a abrité, ce vendredi 26 avril, les échanges scientifiques relatives aux recherches sur le paludisme.
Cette rencontre vise à encourager les efforts des acteurs et permet par la même occasion de s'approprier les stratégies adoptées dans les Directives nationales de lutte contre cette maladie par tous les intervenants et vérifient leur pertinence.
Pour Gervais De Souza, le paludisme reste l'une des premières causes d'absentéisme (directe ou indirecte) dans les entreprises et un véritable frein au développement économique des pays concernés.
«Autrement dit, les crises liées à cette maladie ont un impact direct sur l'entreprise, sur l'économie et sur les communautés locales à travers une hausse d'absentéisme, une augmentation des dépenses de santé, un faible rendement pour l'entreprise ainsi qu'une perte de revenus pour les employés et leurs familles», a-t-il expliqué.
Selon le Directeur général de la Santé, Mme Anne-Marie Ambourhouet Antchoua, l'appropriation de ce nouveau concept «Zéro palu, je m'engage» pour tous, devrait permettre de faire du Gabon un pays sans paludisme. «Car, au Gabon, le paludisme demeure encore, de par sa prévalence (près de 25%), la première cause de morbidité et la première cause de décès chez les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans. On note également un accroissement de la prévalence des formes graves chez les enfants entre 5 et 10 ans, de plus en plus de formes d'urgences et les formes graves touchant les adultes», a-t-elle déclaré.
Signalant que d'autres signes d'inquiétude pointent à l'horizon à savoir, l'augmentation des résistances des vecteurs aux insecticides, notamment les pyrithenoïdes et le risque d'augmentation des taux de résistance aux ACT recommandés dans les Directives nationales. Ceci du fait, poursuit-elle, de l'utilisation anarchique des antipaludiques, avant d'ajouter que les mesures appropriées sur le territoire aideront à n'en point douter, à réduire significativement la transmission des vecteurs du paludisme.
Selon le Pr. Marielle Bouyou Akotet, chef de département parasitologie à l'Université des sciences de la santé, le Gabon a été un des 11 sites d'Afrique qui a participé au test du vaccin RTS,S chez différentes tranches d'âges d'enfants. «Il faut retenir que c'est un vaccin qui ne protège pas complètement contre le paludisme, mais qui vient protéger 30% de formes graves. Il vient seulement en appui en complément de toutes les mesures de contrôle, qui sont le traitement adéquat, l'utilisation des moustiquaires imprégnées d'insecticides, le traitement préventif intermittent chez les enfants et les femmes enceintes avec d'autres antipaludiques. Donc, il vient compléter l'arsenal thérapeutique et préventif qui nous aide tous à lutter contre le paludisme et qui a permis justement d'observer la diminution drastique du taux de paludisme dans le monde, notamment en Afrique», a-t-elle annoncé.
Notons que l'aboutissement du vaccin RTS,S, dont l'expérimentation a été lancée le 23 avril dernier au Malawi suivi du Ghana et du Kenya, se poursuivra progressivement dans d'autres pays, le Gabon n'étant pas en reste.
La journée mondiale du paludisme se déroule le 25 avril de chaque année. Cette année au Gabon, au lieu du 25, elle a été différée à ce vendredi 26 avril.