Malgré la profondeur de la crise multiforme qui secoue le pays, la médiature de la République répond indubitablement aux abonnés absents. Qu’en est-il de cette institution dont la mission principale est de contribuer à l’établissement de l’État de droit, de la démocratie et de la bonne gouvernance ?
Créée après la Conférence nationale de 1990, la médiature de la République avait pour mission principale de contribuer à l’établissement de l’État de droit, de la démocratie et de la bonne gouvernance administrative et politique. La vocation de cette institution est de rechercher la paix sociale.
Or, le pays est secoué par une crise indéniable. Que ce soit sur le plan politique, social ou politique, les choses semblent aller en vrille. On en veut pour preuve les nombreuses grèves dans tous les secteurs d’activité.
Sous d’autres cieux, cela aurait appelé une intervention du médiateur de la République ou de l’ombudsman. «Le médiateur de la République devrait être saisi pour trouver des solutions durables à toutes les crises qui menacent la stabilité de notre pays. Il y a trop de grèves, mais on n’a jamais vu le médiateur de la République lever le petit doigt», s’est offusqué un agent de la Fonction publique.
Pour certains, cette «institution gabonaise est restée confidentielle depuis sa création». D’ailleurs, tous ceux qui ont occupé ce poste ont assuré leur mission presque dans l’anonymat. Qui se souvient des faits d’armes, à ce poste, de Jean-Louis Messan, Jeanne Manomba et Laure Gondjout ? Nommé médiateur de la République, dans la nuit du 11 au 12 janvier, l’ancien Premier ministre Emmanuel Issoze Ngondet a décliné poliment cette offre, considérée par son entourage comme un placard sans lambris. C’est au législateur de mettre du contenu et de donner de la pertinence et de la force à cette institution qui s’apparente à un mouroir politique au Gabon.