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Dialogue permanent : DU exige de discuter avec Ali Bongo
Publié le jeudi 25 avril 2019  |  Gabon Review
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© Autre presse par DR
Le conglomérat syndical Dynamique unitaire
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S’ils ont répondu présent à la rencontre du Premier ministre pour l’instauration d’un dialogue permanent, certains partenaires sociaux ont donné leur principe d’accord au gouvernement tandis que d’autres préfèrent poser des préalables. Dynamique unitaire (DU) souhaite discuter directement avec Ali Bongo.

Lors de la rencontre avec les partenaires sociaux, le 23 avril, le Premier ministre Julien Nkoghe Bekale a posé les bases du dialogue social qu’il souhaite permanent et profitable à l’ensemble des Gabonais. À l’issue de la rencontre, certaines centrales syndicales comme le Bloc syndical de la première seconde qui estime qu’«il n’est jamais trop tard pour mieux faire», ont applaudi la démarche gouvernementale. «Le Bloc se réjouit du fait que nous allons enfin dialoguer. On a l’impression que nous sommes méprisés, que nous ne sommes pas écoutés. Mais heureusement qu’aujourd’hui le gouvernement a besoin des partenaires sociaux pour renforcer la réflexion», a déclaré Aminata Ondo, présidente du Bloc. Elle y voit une occasion pour les partenaires sociaux «de parler franchement avec le gouvernement».

Une idée partagée par l’Union des syndicats des administrations publiques, parapubliques et privées (Usap) pour qui «le gouvernement doit faire vrai», au regard du front social toujours en ébullition. «Nous constatons que le Premier ministre actuel a pris l’initiative de réunir les partenaires sociaux que nous sommes pour amener le gouvernement à changer le paradigme au niveau des relations sociales dans notre pays. L’Usap s’inscrit dans cette logique parce que nous sommes un partenaire», a déclaré Fridolin Mve Messa, président de l’Usap.

Il espère cependant que le gouvernement, qui a souvent brillé par la ruse, respectera cette fois les engagements qu’il prendra face aux travailleurs. Pour que les discussions se passent dans un climat apaisé, l’Usap a demandé «que les mesures d’austérité qui ont été prises par le gouvernement soient mises entre parenthèses». «Nous n’avons pas posé des préalables à une discussion parce que nous estimons que nous-mêmes nous sommes Gabonais et entre Gabonais, nous n’avons pas besoin de poser des conditions pour discuter et trouver des solutions aux problèmes de notre pays», a pour sa part déclaré Wilfried Mvou Ossialas de la Confédération des syndicats des régies financières et administrations assimilées (Cosyref), qui approuve l’initiative gouvernementale. Déplorant toutefois le fait que le gouvernement ne respecte pas souvent ses engagements, il souhaite que «les solutions qui seront trouvées ne rentrent pas dans les placards».

Le son de cloche n’est pas le même du côté de Dynamique unitaire. Si son président Jean Rémy Yama considère que «le principe de discuter n’a jamais été un problème», face à un gouvernement qui dit-il, «a toujours dupé» les partenaires sociaux, il a posé 5 préalables. Notamment, la réhabilitation de la Convention nationale des syndicats du secteur éducatif (Conasysed). «Même si elle a été admise dans la salle, c’est un acte administratif qui doit la réhabiliter», a-t-il déclaré. La DU demande également l’annulation des mesures dites d’austérité prises le 21 juin 2018 et le 29 mars 2019. Elle veut également la régularisation des situations administratives, le paiement de la Prime d’incitation à la performance (Pip) du 2e trimestre 2015 aux administrations qui ne l’ont pas reçue et la régularisation des situations «des agents qui sont toujours à la recherche de leurs bons de caisse».

Mais de tous ces préalables, il y a celui que DU appelle «le père des préalables», soit le cadre juridique. Pour cette plateforme syndicale, «le dialogue social c’est l’initiative du président de la République». La centrale estime de fait que «le cadre juridique devait être un décret qui instaure le dialogue social en République gabonaise». «Ce n’est pas un arrêté du Premier ministre», a déclaré Jean Rémy Yama qui demande à savoir où se trouve Ali Bongo. «Sur cette question taboue, nous n’en faisons pas un problème tabou parce que c’est avec le président de la République qu’on doit discuter et nous avons déposé des demandes d’audience qui sont jusque là restées mortes», a-t-il dit.
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