Dans sa déclaration de politique générale, Julien Nkoghe Bekale promettait l’instauration d’un dialogue multidimensionnel et permanent. Entre front social en ébullition et nécessité de tenir la promesse, il a planté le décor le 23 avril à travers une rencontre avec les partenaires sociaux. Il leur a présenté le format de ce dialogue préconisé pour faire passer les réformes gouvernementales.
Ce 23 avril, le Premier ministre Julien Nkoghe Bekale accompagné de certains membres du gouvernement a rencontré les partenaires sociaux. Si la rencontre s’est tenue dans un contexte de front social en ébullition, Julien Nkoghe Bekale a estimé qu’elle n’était «nullement commandée par les impératifs de la conjoncture sociale». Pour lui, elle s’est tenue dans le «plein accomplissement de l’agenda du gouvernement» qui mise sur «l’adhésion et la pleine implication de l’ensemble du corps social».
Julien Nkoghe Bekale y a vu une rencontre inaugurale «non pas pour entamer une quelconque négociation», mais plutôt pour définir les bases du dialogue qu’il souhaite permanent et profitable à tous et dans un «langage de vérité». Il s’agit de «favoriser l’anticipation et la négociation, au détriment de la toujours dommageable confrontation». Il veut que s’estompent les grèvent qui dit-il, «brident l’action du gouvernement, ruinent notre économie et ravivent d’inutiles antagonismes». Il espère que ce dialogue permette d’accueillir les propositions des partenaires sociaux qui, estime-t-il, «sont les aiguillons du gouvernement».
Ce langage de vérité a amené le Premier ministre à «confirmer le caractère inéluctable des réformes» du gouvernement. «Nous Gabonais, avons trop longtemps différé la mise en œuvre de celles-ci», a-t-il affirmé. Voyant en ces réformes une réponse favorable à la demande sociale, il a estimé que «le temps est venu de ne plus les différer». «Entreprendre dès aujourd’hui ces réformes n’est plus une option, cela devient une obligation vitale», a-t-il soutenu.
Julien Nkoghe Bekale a invité ses interlocuteurs à ne pas «politiser les débats sur les réformes» et a promis d’adopter un arrêté qui matérialisera l’institutionnalisation du nouveau cadre de concertation instauré. Il s’agit d’un format à deux étages pour «un dialogue permanent de niveau intermédiaire et de niveau stratégique à deux leviers : ministériel et interministériel», a expliqué Madeleine Berre, ministre de la Fonction publique, de l’innovation, du Service public et du Travail. Elle estime que les discussions pourront se faire une fois par mois avec les secrétaires généraux et les directeurs centraux des ressources humaines, une fois par trimestre avec les ministres et une fois par semestre ou par an avec le Premier ministre.
Dans cette optique, le Premier ministre a annoncé la mise en place des commissions thématiques autour des certains sujets qui touchent l’Éducation nationale, l’Enseignement supérieur, la Santé, la Fonction publique et bien d’autres. Pour y participer, les partenaires sociaux devront s’inscrire au secrétariat général du ministère de la Fonction publique. «On va bien présenter le contenu des thématiques pour que la participation soit constructive», a déclaré Madeleine Berre qui a indiqué qu’à ce moment, un chronogramme sera présenté au chef du gouvernement. «Un chronogramme qui ne saurait tarder. Vu l’urgence des sujets, nous souhaitons que cela se passe très vite», a-t-elle souhaité.
Pour Madeleine Berre, il y a eu de la part des syndicats un «sentiment favorable de réception positive parce qu’ils ont tous répondu présents». Elle y voit «le signe d’une amorce nouvelle qui permettra d’avancer de manière constructive sur les enjeux des réformes du gouvernement».