Nouvellement élu, le 20 avril à la présidence du Conseil de l’Ordre national des experts-comptables du Gabon (Onec), Franck Sima Mba qui a conduit l’unique liste UPE (Utile-Proche-Engagé) engagée dans cette élection s’est exprimé à l’issue du scrutin. Brossant le tableau de leur feuille de route, il revient dans cet entretien sur l’état des lieux de ce métier au Gabon et assure que cette échéance est une «étape importante pour notre pays».
Gabonreview : l’UPE vient d’être porté à la tête du Conseil de l’Ordre des experts-comptables du Gabon. Quelle appréciation en tant que président de ce groupe et quelle est votre feuille de route.
Franck Sima Mba : Ce que je dois d’abord dire c’est que c’est une étape extrêmement importante pour le pays dans le cadre de l’amélioration de l’environnement des affaires, de la qualité de l’information comptable, économique, fiscale et financière. Toutes les parties prenantes attendaient l’avènement de cette institution. Que ce soit au niveau de l’État par rapport aux enjeux en relation avec l’assiette fiscale et à l’incidence sur les recettes budgétaires de l’État, que ce soit également au niveau des banques qui ont du mal avec la qualité relative à certaines notes fiscales. C’est une étape importante que notre pays vient de franchir et pour cela, je voudrais remercier le gouvernement. Il faut dire que la loi a été promulguée il y a bientôt un an. Nous remercions donc le gouvernement d’avoir facilité cette élection, pour l’avoir supervisé et organisé en désignant un Commissaire auprès de l’Onec. Je remercie également mes confrères, experts-comptables. Nous avons effectivement travaillé avant l’élection, compte tenu du temps, du retard que nous avons pris (c’est un projet qu’on a conduit depuis 10 ans). L’idée c’était d’anticiper et d’arriver à un consensus. D’où la seule liste et d’où également le score qui est relativement important. Je considère que c’est une marque de confiance. Je suis conscient effectivement des responsabilités qui sont, aujourd’hui, les miennes. Nous allons immédiatement nous mettre à la tâche, de façon à organiser l’institution. Nous avons une échéance au 15 juin pour organiser la préparation de l’Assemblée générale, avec l’ordre du jour, le budget, le Code de déontologie, le règlement intérieur. Nous allons déployer tous les outils qui permettent à un Ordre de fonctionner afin d’être au service, d’abord de l’intérêt public, mais aussi des experts-comptables, de défendre la profession comptable libérale, dans l’intérêt bien compris du public.
Dans quel état se trouve l’activité comptable au Gabon ?
Comme je l’ai dit, on a pris du retard. Autour de nous, que ce soit au niveau de la Cemac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale) ou au niveau de l’Ohada (Organisation pour l’harmonisation du droit des Affaires en Afrique) – 18 pays – on était deux derniers pays à ne pas disposer d’un Ordre. Mais quoi qu’il en soit, nous avons une profession comptable libérale relativement de qualité. Je l’ai dit. Malgré la faiblesse relative de la taille du marché, on a les quatre opérateurs mondiaux présents au Gabon, on a également les cabinets nationaux qui sont implantés ici depuis longtemps et qui font un excellent travail. On n’a pas attendu l’Ordre pour faire de la qualité. Cependant, il va venir renforcer et permettre que cette qualité ait plus d’effet sur l’environnement des affaires, sur la qualité du recouvrement et du rendement fiscal, sur la facilité des opérateurs de banques à pouvoir accompagner les PME, les entreprises, grâce à la qualité des comptes qui seront produits.
Qui sont les membres de l’Onec ?
Les membres de l’Onec sont tous les experts comptables agréés Cemac qui exercent dans le cadre de cette profession libérale, qui ne sont donc pas salariés et qui font leur métier, que ce soit sous la forme individuelle ou dans le cadre de société, elle-même agréée Cemac. On tourne autour de 80 professionnels. Vous savez qu’on a également un retard dans ce cadre. Et l’une des missions de l’Ordre est de favoriser l’entrée dans la profession pour les jeunes experts-comptables, les aider à s’installer. C’est aussi le sens de la présence au sein de notre bureau de jeunes, des femmes, des gens qui viennent de s’installer pour qu’ils servent de vecteur de modèle, pour que d’autres s’en inspirent et s’engagent dans cette profession extrêmement importante pour le pays. Il faut que tous ces jeunes contribuent au développement de l’Ordre et encore une fois, au développement économique et social du Gabon.