Ayant commencé à percevoir le paiement des trois mois de quotes-parts exigés depuis le 18 avril, le personnel a décidé, à l’issue d’une assemblée générale tenue le vendredi 19 avril, de reprendre le travail. Bémol : il n’y aurait toujours pas de matériel ne serait-ce que pour recevoir les externes venant en consultation.
La reprise du travail au Centre hospitalier régional (CHR) de Ntchengué à Port-Gentil par le personnel en grève depuis le 22 mars dernier était conditionnée par «le paiement de trois mois de quotes-parts» sur les 12 mois dus. Ainsi, grâce aux efforts conjugués de la direction générale de l’hôpital, du gouverneur de province et du contrôleur budgétaire, les agents grévistes perçoivent leur argent depuis le jeudi 18 avril dernier, même quelques insatisfaits ont été remarqués. Certains se plaignent, en effet, du caractère dérisoire des montants qui leur sont reversés et qui ne correspondraient pas à ce qui était normalement prévu. Ce qui a conduit à un vote à main levée en faveur ou non de la reprise du travail lors de l’assemblée générale tenue au piquet de grève des manifestants, le vendredi 19 avril.
La fibre sacerdotale a finalement penché en faveur de la réouverture de l’hôpital. Mais, «nous avons décidé de reprendre avec une condition particulière», a indiqué le délégué provincial du Syndicat national des personnels de santé (Synaps). Il s’agit du «minimum hospitalier dans tous les services». «Ce n’est un secret pour personne, l’hôpital n’a plus rien pour démarrer. Nous n’avons plus le matériel de base qui nous permet de commencer le travail», s’est indigné l’interlocuteur de Gabonreview. Et de poursuivre : «l’hôpital appartient à l’État. Nous avons décidé après concertation que nous pouvons le rouvrir parce que nous sommes avant tout au service de la population. L’hôpital sera ouvert, le personnel sera disponible, mais que la population ne soit pas surprise qu’en se ruant à l’hôpital on ne puisse pas la recevoir». Dès le milieu de cette semaine, les Marigovéens (habitants de l’Ogooué-Maritime) pourront donc à nouveau se rendre au CHR, mais, ne pourront être reçus à proprement parler.
L’assemblée générale avait également pour objectif de faire le point des requêtes inscrites dans le cahier des charges. Le délégué provincial du Synaps estime à cet effet à «65%» le niveau de satisfaction de leurs revendications. À ce jour, deux points restent en suspens à en croire ces fonctionnaires : les 9 mois de quotes-parts restants et le document physique, toujours attendu, de la convention entre la CNAMGS et la tutelle. «Nous avons besoin de ce document. C’est quand même 94 millions de notre argent qui a été retiré là-dedans», a précisé Gildas Constant Akame. La CNAMGS aurait, par ailleurs, déjà payé ses arriérés dus à l’hôpital, a-t-il déclaré.