La libération de Landry Washington Amiang n’a pas eu lieu ce jeudi, le parquet ayant fait appel mardi de la décision du tribunal. Le cyberactiviste, resté à la prison centrale, doit donc s’attendre à passer devant la Cour d’appel.
Après son jugement du 5 avril, le cyberactiviste Landry Amiang Washington, arrêté mi-août 2016 à son retour des Etats-Unis, devait sortir ce jeudi 18 avril. «Mais, mardi 15 avril, le parquet a fait appel de la décision du tribunal», explique l’avocat de Landry Washington, Me François Meye.
Début avril, le tribunal avait condamné le cyberactiviste à trois ans de prison, dont quatre mois avec sursis, assortis d’une amende d’un million de francs CFA. Lors de cette même audience, le ministère public avait requis une peine de 10 ans d’emprisonnement ferme et une amende d’un million de FCFA. Les charges «outrage au président de la république» et «incitation à la révolte populaire» avaient été retenues contre Landry Washington, mais celui-ci avait été relaxé pour «escroquerie» envers un particulier.
Nombreuses violations de la loi
Le cas de Landry Washington a fait l’objet de nombreuses «irrégularités et violations des droits», rappelle son avocat, qui estime que son client est «détenu illégalement». Les premières «violations» concernent les durées de détention. Après son arrestation le 11 août 2016, l’activiste est resté sept jours en garde à vue, alors que la loi prévoit 48 heures renouvelables une fois, selon son avocat. L’activiste a également passé plus de deux ans et demi en prison sans être jugé, avant d’être présenté une première fois devant le juge le 22 mars 2019. La détention préventive pour les délits est d’un an maximum, rappelle Me Meye. Les trois avocats du cyberactiviste avaient également rappelé, lors de l’audience au tribunal, que leur client a été arrêté «alors qu’il était encore en zone internationale» dans l’aéroport de Libreville, ce qui constitue une autre entrave à la loi.
Landry Washington est souvent brandi comme un symbole de «prisonnier politique» au Gabon par des membres de l’opposition ou d’autres activistes. Les autorités démentent pourtant l’existence de «prisonniers politiques» dans le pays. D’autres détenus sont régulièrement cités parmi les «prisonniers politiques» dont le député Bertrand Zibi, qui n’a pas été jugé depuis son arrestation le 31 août 2016. Le bloggeur Hervé Mombo est quant à lui sorti de prison début février, après avoir été arrêté en août 2017.