Les évènements récents, en termes de communication, au sommet de l’Etat ne sont pas de nature à rassurer l’opinion. Autour de la question sur les nouveaux critères d’attribution de bourses, en plus des acteurs sociaux déterminés face au gouvernement, il y a que les différentes sorties des membres du camp au pouvoir témoignent d’un certain imbroglio.
La décision prise par le gouvernement gabonais, au terme du conseil des ministres du 29 mars dernier concernant les nouveaux critères d’attribution des bourses, a donné lieu à une levée de boucliers dans l’opinion.
Pour les acteurs de la société civile, les enseignants réunis au sein des syndicats et autres centrales syndicales et confédérations, les élèves et associations de parents d’élèves, présidents de groupe parlementaire et d’institution, l’opinion sur le droit à la bourse à 19 ans au plus et avoir une moyenne au baccalauréat de 12/20 diverge.
La mesure qui est au centre de l’ébullition sociale aux stigmates perceptibles à l’échelle nationale, avec des marches de protestations débutées le lundi 08 avril dernier, pour déboucher, à terme, sur un dialogue avec l’ensemble des parties concernées, reste riche en enseignements, les uns et les autres étant restés sur leur faim au terme du dialogue tenu le dimanche 14 avril dernier au lycée national Léon Mba.
Ce lundi 15 avril, pour le témoigner, les établissements scolaires sont restés portails fermés, à l’exception de quelques uns inscrits au registre d’enseignement privé conventionné. Un constat qui en dit long sur la détermination des acteurs opposés à la décision gouvernementale et qui pourrait contraindre les autorités à un éventuel rétropédalage.
Une situation qui ne saurait surprendre les observateurs et analystes de la vie politique et sociale gabonaise. Les dissonances enregistrées quant aux nouveaux critères d’attribution de bourses d’études, qui mettaient déjà en avant l’impréparation du gouvernement dans la mise à exécution de la mesure le présageaient.
Les sorties contradictoires sur la question et dans les réseaux sociaux de MM. Janvier Nguéma Mboumba et Otounga Mathias Ossibadjouo, tous deux anciens membres du gouvernement d’Ali Bongo Ondimba, viennent conforter ce sentiment né de confusion. Le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) dont ils sont membres du bureau politique, a communiqué sur la question, soutenant le gouvernement dans sa démarche.
Le vice président de l’Assemblée nationale, Idriss Ngari qui lui se désolidarisait du gouvernement au nom du président de l’institution dans une lettre adressée au Premier ministre, Julien Nkoghé Békalé, en demandant de surseoir la mesure, s’est vu être contredit par Martin Mabala, président du groupe parlementaire PDG à l’Assemblée nationale, dans un communiqué lu à la télévision nationale. Toute chose qui conforte l’idée de l’imbroglio au sommet de l’Etat.