Face à la contestation des milliers d’élèves gabonais à la suite de l’annonce de nouvelles conditions d’attribution de la bourse d’études aux nouveaux bacheliers des filières générales, le silence du président de la République apparaît pour la plateforme «l’Appel à agir» comme la preuve de ce que le pouvoir est vacant au sommet de l’Etat.
Dès le 8 avril dernier, les élèves gabonais ont manifesté leur désapprobation quant au projet de décret portant modification des modalités d’attribution de la bourse d’études aux bacheliers des filières générales. Ils étaient des milliers à battre le bitume dans plusieurs villes du pays. Près d’une semaine après l’expression de la colère des jeunes apprenants, le président de la République que l’on dit pourtant actuellement au Gabon et détenant toutes ses capacités physiques et cognitives ne s’est toujours prononcé…même pas sur ses comptes Twitter ou Facebook. Un mutisme opportun pour les membres de «l’Appel à agir» quant à leur demande d’une expertise médiale sur la personne d’Ali Bongo. Le tribunal de Libreville ayant été saisi à cet effet, le 28 mars dernier, sa réponse à une procédure pourtant d’urgence – demande en référé- reste attendue.
Tout en attendant donc la réaction des autorités judiciaires, à la faveur d’une sortie, ce samedi 13 avril, la plateforme estime qu’il ne fait plus aucun doute : «Ali Bongo n’est plus en capacité d’assumer les devoirs de la charge de président de la République». Aussi, assure-t-elle, «la constatation de la vacance du pouvoir relève [plus que jamais] de l’urgence».
Sinon, s’interroge-t-elle, «qui pourrait comprendre que dans un climat sociopolitique aussi délétère, le président de la République ne s’exprime pas ? Qui pourrait comprendre qu’il n’engage aucune discussion avec les partenaires sociaux et ne fasse rien pour enrayer la crise ?» Pour le groupe des 10, «l’absence et le silence absolus d’Ali Bongo confirment la réalité de la vacance de la présidence de la République».
S’agissant du projet de décret portant modification des modalités d’attribution de la bourse d’études aux bacheliers des filières générales, «l’Appel à agir» évoque une «décision irresponsable» et une «réforme juridiquement discutable, sans aucune pertinence budgétaire et aux conséquences économiques et sociales désastreuses».