C’est lors d’un point de presse tenu à son siège ce vendredi 12 avril 2019 que le président du Front patriotique gabonais (FPG) a fustigé l’attitude du gouvernement face aux revendications sociales qui ébranlent le pays. Pour Gérard Ella Nguéma, le Gabon pourrait connaître des troubles incontrôlés et le silence du président de la République est inexplicable.
Le responsable du FPG n’y est pas allé par le dos de la cuillère. Pour lui, le pays va très mal et le gouvernement ne semble pas prendre la mesure du problème. « Il ne vous a pas échappé que la situation politique, sociale et économique de notre pays est très préoccupante. Chaque jour apporte un problème nouveau. Ceux qui ont la responsabilité de trouver des solutions, sont simplement dépassés. Ainsi donc faute d’affronter la situation. Ils ne proposent que des pisses-aller et des fuites en avant qui finissent par déboucher sur l’impasse que nous vivons en ce moment », a-t-il d’emblée déclaré.
Le tableau qu’il brosse de la situation socio-économique et politique du Gabon est sombre. Une situation qui pourrait s’aggraver et connaître de graves troubles qui peuvent conduire à une catastrophe incontrôlable. Gérard Ella Nguéma parle même d’un « corps social gabonais ébranlé dans tous ses segments ». « J’ai bien peur que nous ne connaissions sous peu de graves troubles qui peuvent conduire à une catastrophe. Le sort des Gabonaises et des Gabonais est déjà si lourd à supporter pour qu’on leur impose des souffrances supplémentaires et tout ceci parce qu’une caste d’égoïstes se disputent privilèges et avantages », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, face à cette grogne sociale, le président du FPG ne s’explique pas l’absence du chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba en tant que première institution du pays et garant de la Constitution. « Comme tous les Gabonais, nous nous étonnons du silence actuel du chef de l’Etat en cette période de grands remous sociaux. Cela est inexplicable. Les ordres sont supposés venir de lui et s’il y a problème c’est également à lui que revient l’obligation de la solution et de la décision finale. Que nous cache-t-on ? Monsieur Le Premier Ministre, soyez l’interlocuteur des populations et revenez éclairer les Gabonais. Trop de doutes, trop de rumeurs trop de suspicions… Les Gabonais exigent de vous un devoir de vérité », s’est exclamé le leader du FPG.