Le ministre de l’Agriculture, Biendi Maganga Moussavou, a procédé ce mercredi 10 avril à Akanda (au nord de Libreville), à la présentation de la nouvelle Stratégie de développement du secteur agricole en présence des différents acteurs dudit secteur.
La nouvelle stratégie qui, selon le ministre de l’Agriculture, est riche en expériences des autres programmes. Elle a pour but, entre autres, de réduire de 50% les importations alimentaires qui coûtent actuellement 450 milliards de francs CFA par an à l’Etat gabonais ; de favoriser le développement socio-économique harmonieux de certaines zones ; d’accroître, à court terme, la part de l’agriculture dans la richesse nationale qui est actuellement de 5% ; de lutter contre le chômage des jeunes, une lutte qui pourrait créer 15 à 20 000 emplois d’ici à 2023, et de garantir une plus grande sécurité alimentaire.
Ladite stratégie passe, selon le ministère de l’Agriculture, par la Réforme de la formation agricole, qui consiste en l’ouverture du Lycée agricole de Lébamba (dans la Ngounié) avec l’ouverture en septembre prochain de trois classes de 2nde ; à l’insertion des filières agricoles dans les Centres de Formation et de Perfectionnement Professionnels (CFPP) ; à l’insertion des filières agricoles dans les Lycées Techniques ; à la mise en place des «Classes Vertes» dans les écoles et collèges et la mise en place de six (6) incubateurs agricoles.
Le renforcement du dispositif de sécurité sanitaire des aliments n’est pas en reste avec la Construction d’un Laboratoire de qualité des aliments qui permettra de vérifier la qualité des produits des ‘’agripreneurs’’ gabonais avant leurs mises sur le marché ; la mise en place d’un laboratoire de diagnostic de maladies animales ; le renforcement de la réglementation pour les métiers de l’alimentation et la mise en place des parcs de quarantaine aux frontières avec l’intervention conjointe de l’Agence gabonaise de la Sécurité alimentaire (AGASA) et des services vétérinaires.
Autres points indiqués dans cette stratégie, la communication, sensibilisation, dissémination et renforcement des capacités dans le secteur agricole ; la poursuite de la restructuration du ministère (MAEAPG) ; la refonte du cadre légal et réglementaire, passer d’une agriculture traditionnelle à l’agriculture industrialisée ; la diversité de l’économie gabonaise par le biais d’une agro-industrie moderne ainsi que la mise en place des Zones Agricoles à forte Productivité (les ZAP)/Agropoles.
Ces ZAP, selon le membre du gouvernement, vont jouer le rôle de catalyseur pour le Programme GRAINE. Pour la première phase, cinq sites ont été retenus notamment Kango et Ntoum pour l’Estuaire qui seront spécialisés dans les chaînes de valeur du Poulet, Porc, Mouton et produits vivriers. Franceville dans le Haut-Ogooué fera dans les chaînes de valeur relatives aux plantes à tubercule, autres cultures vivrières, poulet. La ville de Bitam, dans le Woleu-Ntem, sera spécialisée dans le café-cacao, l’hévéa, le palmier à huile et Idemba dans la Ngounié, et va s’appesantir sur la production du riz, maïs et soja.
En termes de chiffre, l’objectif visé est d’atteindre une production végétale de 20 000 tonnes de riz à l’échéance 2020-2021 et 200 000 tonnes pour le maïs et soja en 2022. La production animale visée est de 51 000 poulets de chair en 2022 et près de 18 000 porcs, 40 000 Bovins et 100 000 Caprins et Ovins d’ici 2021.
«La valeur ajoutée de cette nouvelle stratégie est qu’elle tire des nombreux enseignements des précédents essais. Elle a pour mérite de regrouper l’expertise non seulement des bailleurs de fonds, de la FAO, de celle acquise par l’ensemble des fonctionnaires du ministère et la volonté du secteur privé auquel nous donnons une place prépondérante dans le succès de ce que nous sommes entrain de faire», a déclaré le ministre de l’Agriculture avant d’inviter les uns et les autres de faire de l’Agriculture un business en tenant compte de la valeur ajoutée avec la transformation des produits, des goûts et habitudes de sa clientèle.