Présenté au public à la suite des installations officielles des maires et du président du conseil départemental du Woleu, le concept «Grand Oyem» serait en réalité loin des ambitions d’«unité» des filles et fils du chef-lieu de la province du Woleu-Ntem. Moins d’un mois après, beaucoup se sentent mis à l’écart, regrettent les attaques et soupçonnent une initiative réservée aux membres de l’Ajev et du Rassemblement pour la restauration des valeurs (RV), visant à ravir leurs postes à certains hauts cadres de la contrée.
Moins d’un mois après son lancement officiel dans le chef-lieu de la province du Woleu-Ntem, le concept sociopolitique «Grand Oyem» fait déjà l’objet de critiques de la part d’une partie de la population. Beaucoup doutent de l’appel à l’unité et au rassemblement lancé par les initiateurs de ce projet censé conduire au développement de la ville et du département. Sur les réseaux sociaux, les filles et fils de la contrée semblent peu disposés à travailler ensemble pour cet objectif. La raison : beaucoup se sentent mis à l’écart.
«Il s’agit d’un mouvement minoritaire composé de proches de Renaud Allogho Akoue et d’Arsène Nkoghé qui, dans la région, font nommer à des postes administratifs et stratégiques leurs proches. Si vous n’êtes ni membre de l’Ajev ni militant de RV, vous n’êtes pas le bienvenu dans la nouvelle mouvance. Des cadres du PDG sont d’ailleurs mis à l’écart à l’exemple de Marius Assoumou Ndong, pourtant responsable de l’UJPDG et élu local. De quelle unité parlent-ils ?» s’interroge un ressortissant d’Oyem disant être «la cible des attaques» des soutiens du projet sur les réseaux sociaux. Il n’est pas le seul.
«Grand Oyem» une pâle copie de «J’aime Oyem» ?
Sur les réseaux sociaux, en effet, une autre personnalité d’Oyem est ciblée par les soutiens du «Grand Oyem» : Estelle Ondo. La ministre de la Famille et de l’Égalité des chances serait mal vue par certains, qui souhaiteraient la voir partir du gouvernement. «En réalité, croit savoir un supporteur de la ministre, ce mouvement est le cheval de Troie de Renaud Allogho, qui veut devenir le nouveau ministre d’Oyem à la place d’Estelle Ondo. Sinon, comment comprendre qu’en tant que première autorité politique de la ville et du département celle-ci n’ait pas été invitée à rejoindre le mouvement ?»
Pour certains, qui soupçonnent le directeur général de la CNAMGS d’être l’instigateur des attaques contre la ministre, le concept «Grand Oyem» serait «une copie» du mouvement «J’aime Oyem» lancé par Estelle Ondo peu après sa nomination au gouvernement. «Le grand Oyem calque son action sur les fondamentaux qui ont fait le succès de «J’aime Oyem». Or, Estelle Ondo reste populaire à Oyem et son implication dans la lutte pour l’amélioration des conditions de vie des Oyemois est appréciée, particulièrement des femmes et des jeunes», assure le même supporteur, qui espère toutefois que les différents cadres de la contrée pourront œuvrer ensemble pour le développement d’Oyem et du département du Woleu.
«Les luttes de pouvoir n’ont jamais rien porté de positif, surtout dans des villes aussi petites que les nôtres», conseille un haut cadre du PDG «oublié» par les initiateurs du mouvement. Il espère être appelé bientôt pour rejoindre le mouvement.
Le projet «Grand Oyem» censé découler d’«une volonté commune» semble désormais être une affaire presque exclusivement réservée aux membres de l’Association des jeunes émergents volontaires (Ajev) et ceux du RV, un parti politique proche du pouvoir. Beaucoup espèrent que les initiateurs de ce mouvement œuvreront à changer l’image (peut-être) erronée que leur concept a acquis, moins d’un mois après son lancement.