En vue de disposer d’analyses et projections régulières, à même de permettre un meilleur pilotage du régime retraite, la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) forme certains de ces cadres à l’actuariat. Ouverte le 8 avril à Bikélé, cette formation de cinq jours permettra aux bénéficiaires d’utiliser des techniques mathématiques afin d’identifier, modéliser et gérer les conséquences financières découlant d’évènements incertains.
La Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) a ouvert, le 8 avril à Bikélé, un atelier de formation en direction de ses équipes en charge des travaux actuariels. Cette formation est destinée au renforcement des capacités de cette cohorte de cadres en techniques mathématiques afin d’identifier, modéliser et gérer les conséquences financières découlant d’évènements incertains. La formation intègre les probabilités et la statistique pour une meilleure prise en charge les questions relatives à la prévoyance, épargne, retraite, gestion actif-passif, etc.
La CNSS est confrontée depuis quelques années à un déséquilibre structurel du système de retraite, caractérisé par un rétrécissement du nombre de cotisants et une augmentation du nombre de retraités. En effet, le régime de retraite actuel est un système par répartition, basé sur une solidarité intergénérationnelle : les prestations de retraites actuelles sont financées par les cotisations des salariés actuels.
«Nous observons un rétrécissement de la base cotisante qui pose effectivement des problématiques de financement. Cette formation va nous aider à faire le diagnostic de la situation actuelle. Et peut-être, essayer de réfléchir sur des réformes à envisager. Nous allons travailler sur les paramètres propres à notre régime de sécurité sociale», a déclaré le sous-directeur Qualité et Prospective à la CNSS.
Selon Ingrid Lemba, «cette situation découle simplement de la situation économique actuelle. À cela s’ajoutent le décroissement des cotisants et une croissance des retraités. Cela s’observe dans tous les pays ayant des régimes par répartition. Ce n’est pas propre au Gabon». À fin 2018, la CNSS comptait 140 000 assurés cotisants pour 35 000 retraités, soit un ratio dépendance de 25%.
À travers cette formation de cinq jours, le gérant du régime de sécurité sociale au Gabon souhaite disposer d’analyses et projections régulières, à même de permettre un meilleur pilotage du régime retraite. La formation est assurée par un actuaire canadien, consultant au sein de l’Organisation internationale du travail (OIT). «Les cours sur l’actuariat ont démarré en 2011 en Italie par le centre de formation de l’OIT. Au Gabon, ce cours vise à penser au processus d’évaluation du travail actuariel», a déclaré Georges Langis. Selon le formateur, les actuaires sont des généralistes de la gestion du risque. Ils utilisent des techniques mathématiques afin d’identifier, modéliser et gérer les conséquences financières découlant d’évènements incertains. «C’est donc l’ensemble de ce processus que nous ferons comprendre aux participants de cette formation», a conclu Georges Langis.