Alors que des rumeurs le disent hors du pays actuellement pour cause de soins après un nouveau coup de fatigue, le patient Ali Bongo, vu son statut particulier, coûte forcément beaucoup d’argent au contribuable. Mais combien exactement ? Certains estiment que les députés devraient se pencher sur la question pour éclairer l’opinion.
Près de six mois après le début de ses ennuis de santé, Ali Bongo continue de suivre des soins. Revenu au Gabon en mars dernier, après plusieurs mois en Arabie Saoudite et au Maroc où il a passé sa convalescence, le président de la République ne s’est pas encore totalement rétabli. Une rumeur persistante ces dernières heures veut qu’il soit actuellement à Londres, en Angleterre. Le chef de l’État y serait allé pour subir de nouveaux soins. Il se sentirait «très affaibli».
Au-delà des explications liées au choix de la capitale anglaise où son épouse possède une résidence ; au-delà même de la véracité de la rumeur de ce nouveau départ, les ennuis de santé d’Ali Bongo appellent plusieurs interrogations. D’abord sur le coût des allées et venues depuis le 29 novembre 2018, date de son départ de Riyad pour Rabat. Si le président de la République de par sa fonction bénéficie d’un statut particulier, ses déplacements ne sont pas moins financés par le contribuable. À combien s’élèvent-ils ?
Ali Bongo est-il assuré à la CNAMGS ?
Au moment où le gouvernement réfléchit à la réduction du train de vie de l’État à grand coup de mesures toutes impopulaires les unes que les autres, les Gabonais doivent être informés de ce que coûte un voyage présidentiel Rabat-Libreville ou Libreville-Londres. Beaucoup estiment que le président aurait pu suivre l’intégralité de ses soins dans la capitale gabonaise. Ça aurait fait des économies.
Alors que le salaire exact du président de la République reste un mystère, l’on s’interroge également sur la structure chargée de payer la note des hôpitaux ayant accueilli jusque-là le président malade. Si son séjour à l’hôpital King Fayçal de Riyad a dû être payé par le pays hôte qui l’y avait invité, selon les coutumes diplomatiques, était-ce également le cas pour les soins au Maroc ? Comme des milliers de Gabonais, Ali Bongo est-il assuré à la CNAMGS ou bénéficie-t-il d’une assurance-maladie privée tel qu’il en existe plusieurs dans le pays ? Les factures des médecins sont-elles à la charge de la présidence de la République ou de la personne d’Ali Bongo ? Si c’est le contribuable qui est chargé de régler la note, combien cela lui coûte-t-il ?
Au Gabon, sans oser le dire ouvertement, beaucoup estiment que la lumière doit être faite sur les dépenses relatives aux ennuis de santé du président. Certains estiment les députés devraient se pencher sur la question pour éclairer l’opinion et tordre le cou aux rumeurs qui avancent des chiffres astronomiques pour la prise en charge médicale du chef de l’État.