Libreville – Le Premier ministre gabonais, Julien Nkoghe Békalé lance lundi à Libreville la communication sur les mesures nuisibles contre les fonctionnaires par son gouvernement, a appris Gabonactu.com
Julien Nkoghe Bekalé, nommé à ces hautes fonctions le 12 janvier dernier reçoit lundi à déjeuner toute la presse locale et les correspondants de la presse internationale. La rencontre qui ne sera nullement pas une épreuve d’autobiographie sera en fait une opportunité par l’ancien ministre du Travail d’expliquer pourquoi les fonctionnaires gabonais ainsi que les élèves doivent accepter les yeux fermés les mesures d’austérité prises lors du dernier conseil des ministres.
Il s’agit entre autre de réduire de 50% les effectifs de la main d’œuvre non permanente, de faire accepter aux fonctionnaires payés à plus de 650 000 FCFA une nouvelle taxe dite Contribution de solidarité sur les hauts revenus (CSRH). Sont assujettis au paiement de cette nouvelle taxe, toute personne émargeant au budget de l’État et percevant une rémunération mensuelle brute supérieure ou égale à 650 000 Francs CFA. Les taux de prélèvement de la CSRH se répartissent comme suit : 650 000 FCFA – 1 500 000 FCFA (5%), 1 500 001 FCFA – 2 000 000 FCFA (10%), de 1 000 001 FCFA – et plus (15%).
Aux petits gabonais, le Premier ministre doit expliquer pourquoi la bourse d’études ne sera plus attribuée automatiquement à tous les bacheliers et pourquoi il faut avoir moins de 20 ans pour être boursier et surtout totaliser plus de 12 de moyennes en étant âgé de moins de 20 ans pour avoir la bourse ?
Dans un entretien avec des journalistes, l’actuel ministre du Budget, Jean Fidèle Otandault a confié que l’application de ces mesures est un impératif. Exigées par les bailleurs de fonds du pays, ces mesures viseraient à réduire la masse salariale qui consomme près des 3/3 des revenus de l’Etat. L’économie réalisée relancerait l’économie, selon le FMI qui accompagne le Gabon.
« On a trop différé l’application de ces mesures. On a pas le choix maintenant », a insisté M. Otandault.
Les principaux syndicats plaident pour la non application de ces mesures qu’ils jugent impopulaire dans un petit pays peu peuplé et béni de Dieu à travers des richesses immenses. Les syndicats se prépareraient à lancer le bras de fer si le gouvernement ne recule pas.
Libreville qui lorgne des mesures clémentes du FMI et de la Banque mondiale lors de ses réunions du printemps du 12 au 14 avril prochain à Washington tente de jouer la carte de la fermeté.