En prélude à la tenue du premier sommet États-Unis-Afrique prévu en août prochain à Washington et conformément à un programme de rencontre et d’échange avec les leaders de l’opposition des pays africains conviés à cette rencontre, le sous-secrétaire d’État aux affaires africaines, David Gilmour, a mis à profit son séjour de Libreville pour échanger avec une délégation d’opposants gabonais conduite par le président de l’Union nationale (UN), le parti prohibé de Zacharie Myboto.
Essentiellement constituée de Zacharie Myboto, Jean Eyéghé Ndong, Jean Christophe Owono Nguéma, Jacques Adiahénot, Jules Aristide Bourdes Ogoulinguendé, Richard Moulomba, Maganga Moussavou et Louis Gaston Mayila, ces têtes de l’opposition gabonaise se sont fait l’honneur de porter auprès du représentant de la Maison blanche les plaintes de la population Gabonaise.
Selon une source bien introduite, un dossier des griefs faits au pouvoir depuis 2009 a été transmis au diplomate américain qui, presque ahuri, a promis de rendre compte à qui de droit. Il s’est agi pour les interlocuteurs du diplomate américain de brosser un contour de la situation sociopolitique et économique du Gabon depuis cinq années qu’ils disent soutenue par des violations diverses, entre autres celles liées à la liberté de la presse, aux droits de l’homme, aux libertés publiques et à la répression des marches pacifiques et des grèves (violation des franchises universitaires à l’Université Omar Bongo et l’emprisonnement des étudiants). La dissolution de l’Union nationale a, bien entendu, largement été évoquée pour étayer le caractère antidémocratique du régime d’Ali Bongo.
Après cette présentation de ce qu’est le Gabon depuis 2009, du point de vue des leaders de l’opposition, Jean Christophe Owono Nguéma, le conseiller municipal au deuxième arrondissement de la commune d’Oyem, ne s’est pas fait prier pour interpeler le diplomate sur «les risques», plusieurs fois soulignés par Jean Ping (absent à ce rendez-vous) de voir le Gabon flirter avec une guerre-civile à l’exemple de la Centrafrique, si la situation sociopolitique ne venait pas à s’apaiser.