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Appel au dialogue : Le Niet de Julien Nkoghe Bekale
Publié le samedi 6 avril 2019  |  Gabon Review
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© Primature par DR
Secteur pétrolier / Le nouveau directeur général de Vivo Energy Gabon chez le premier ministre
Jeudi 07 Mars 2019. Le Premier Ministre Chef du gouvernement, Julien Nkoghe Bekale a reçu en audience à son cabinet de travail, Issa Issa, le nouveau directeur général de l’entreprise ENGEN, devenu VIVO ENERGY GABON depuis le 01 mars dernier
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Le Gabon ne tiendra pas un troisième dialogue comme souhaité par différents acteurs politiques et même par l’Union européenne (UE) qui, en condamnant le coup d’État raté du 7 janvier dernier, avait appelé à la réconciliation nationale via un dialogue ouvert et inclusif. Dans une interview accordée au quotidien L’Union, le Premier ministre Julien Nkoghe Bekale a estimé que les Gabonais n’ont pas besoin d’une grand-messe pour se parler.

«Pour se parler ou réapprendre à se parler, les Gabonais ont-ils besoin d’une grand-messe ? Je ne le pense pas», a déclaré dans une interview accordée au quotidien L’Union, le Premier ministre Julien Nkoghe Bekale. En effet, depuis plusieurs mois, des hommes politiques et acteurs de la société civile gabonaise qui estiment que le pays va mal, appellent à un dialogue national inclusif. Ainsi, Alexandre Barro Chambrier du Rassemblement héritage et modernité (RHM) y voyait un moyen de «dégager les voies consensuelles en faveur de la paix» quand Dieudonné Minlama Mintogo d’Ensemble pour la République y voyait un exercice pour contourner les faiblesses du dialogue d’Angondjé organisé en 2017. «J’attends de ce dialogue, dont je souhaite la participation effective de toutes les forces vives de la Nation, la construction de quatre consensus majeurs : un consensus politique, un consensus économique, un consensus social et un consensus sur le vivre-ensemble», avait-il déclaré.

Aussi, réagissant après le coup d’État manqué du 7 janvier dernier, l’Union européenne (UE) avait appelé à la réconciliation nationale via un dialogue ouvert et inclusif. Après cette préconisation de l’UE, d’aucuns attendaient la position du gouvernement sur la question. Lors de sa déclaration de politique générale, le Premier ministre Julien Nkoghe Bekale avait adhéré à cette idée de dialogue en reconnaissant que «le temps est venu de se parler». S’il avait assuré vouloir mettre un accent particulier sur le dialogue entre Gabonais, quelle que soit leur appartenance politique, son idée de dialogue que d’aucuns avaient appréhendé sous le format d’une grand-messe est désormais claire. «Ce qu’attendent les Gabonais de leurs dirigeants, ce n’est pas l’organisation d’un énième dialogue politique, mais des réformes avec un impact concret et positif sur leur vie quotidienne», a-t-il estimé.

Julien Nkoghe Bekale s’inscrit donc dans la posture du niet adoptée par le gouvernement depuis 2018 face aux appels pour un troisième dialogue. Ce dernier estime que l’appel à un troisième dialogue est soutenu par des petits calculs politiciens alors qu’il faut s’attaquer à l’essentiel. Soit, soigner les Gabonais quand ils sont malades, scolariser leurs enfants dans des conditions décentes, faire en sorte qu’ils mangent à leur faim, qu’ils vivent dans un environnement sécurisé, qu’ils aient accès à l’eau et à l’électricité, des routes praticables en toute saison, l’accès à l’emploi.

Si pour le chef du gouvernement le dialogue permanent est nécessaire, il assure que le pays dispose déjà des cadres appropriés pour permettre aux acteurs d’entretenir ce dialogue de façon continue. «Je pense que le Conseil national de la démocratie (CND) est le cadre approprié pour ce faire», a-t-il dit. Pour lui, «ce qui compte c’est le fond, pas la forme». «Au sein de l’Assemblée nationale même, la pluralité des profils politiques devra favoriser l’expression d’un débat démocratique ouvert et républicain», a-t-il poursuivi. Parmi les instances de discussion, il compte également le Conseil économique social et environnemental (Cese). En clair, Julien Nkoghe Bekale dit non à un troisième dialogue, mais oui à un dialogue permanent et multidimensionnel qui se ferait au sein de ces instances qui représentent pour lui «un cadre institutionnel bien défini pour plus d’efficacité».

Julien Nkoghe Bekale assure que c’est ce type de dialogue qu’Ali Bongo lui a recommandé de promouvoir et d’encourager, car, pense-t-il, il peut aider à résoudre les problèmes du Gabon au quotidien. «Non pas celui de petits calculs politiciens, de l’incantation, de l’invective, de la rue ou celui qui s’inscrit en dehors du cadre légal», a-t-il tranché. Pourvu que le catalogue de réformes dont le contenu s’allonge au gré de Conseils des ministres sorte le pays de l’étau de la crise multiforme dans lequel il se démène.
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