La ministre de la Fonction publique est revenue amplement jeudi sur la Contribution de solidarité sur les hauts revenus, la réduction de 50 % de la main d’œuvre non permanente et le prochain recensement biométrique des agents de l’État au cours d’une réunion avec ses collaborateurs.
Les dernières mesures entérinées par le gouvernement lors du Conseil des ministres du 29 mars dernier suscitent une grande polémique à travers le Gabon. Chacun y va de son commentaire pour se faire idée sur ce sujet d’une actualité brûlante.
Pour situer ces mesures dans leur contexte et permettre une meilleure compréhension de leur adoption, le ministre de la Fonction publique, de l’Innovation, du Service public et du Travail a rassemblé jeudi autour d’elle ses proches collaborateurs. Madeleine Berre a ainsi entretenu ces derniers sur la Contribution de solidarité sur les hauts revenus (CSRH), la réduction de 50 % de la main d’œuvre non permanente (MONP) et le prochain recensement biométrique des agents de l’État.
Quant à la Contribution de solidarité sur les hauts revenus (CSRH), elle a tenu à rappeler que y sont assujettis tous ceux émargeant au budget de l’État et percevant une rémunération mensuelle brute supérieure ou égale à 650 000 FCFA. L’on retiendra ainsi que les taux de prélèvement de la CSRH se répartissent comme suit : 650 000 FCFA – 1 500 000 FCFA (5%), 1 500 001 F – 2 000 000 F (10%) et 2 000 001 F – et plus (15%).
A en croire la ministre de la Fonction publique, cette contribution de solidarité permettra l’orientation des financements vers la modernisation des écoles, des établissements de santé, mais également des conditions de travail et d’emploi des agents publics de l’État.
Pour ce qui est du recensement des agents publics, il ressort que cette opération vise une meilleure gestion du capital humain de l’État. Le taux d’absentéisme élevé au sein de l’administration publique serait la principale raison de l’adoption de cette mesure qui va permettre de combattre efficacement ce fléau. «Il parait indispensable pour le gouvernement de mettre en place un mécanisme qui permettra d’avoir des données claires sur l’employabilité des agents publics, leur rendement et leurs conditions de travail, en vue de les rendre plus productifs», a-t-elle indiqué.
La main d’œuvre non permanente (MONP) qui a un impact considérable sur la masse salariale de l’État, vient d’une exception au recrutement dans la Fonction publique qui visait une population de travailleurs de faible qualification. Au regard des disparités importantes dans la répartition géographique des agents par département ministériel à Libreville et à l’intérieur du pays, Madame Berre a souligné que la mesure de suppression de 50% de la MONP permettra d’identifier entre autres : les personnes en abandon de leur poste de travail; les personnes touchées d’incapacité; les personnes dont le rendement n’est pas avéré; les personnes touchées par l’âge de la retraite, fixée à 55 ans pour la MONP; les personnes employées dans des services en inadéquation avec leur formation ou leur profil.
Par cette réforme, le gouvernement entend examiner l’externalisation de certains services; la reconversion et formation des agents répondant aux exigences de performance de l’administration; l’amélioration de la gouvernance de la gestion de nos ressources humaines en corrélation avec les besoins réels de chaque administration; l’adoption d’un régime juridique adéquat prenant en compte cette catégorie d’agent.
Selon la ministre de la Fonction publique, ces mesures ont été prisesconformément à la vision du président de la République, Ali Bongo Ondimba, qui entend améliorer les conditions de travail de l’agent de l’État, en vue de rendre plus efficace et plus performante, l’administration publique gabonaise.