Contribution de solidarité sur les hauts revenus (CSRH), réduction de 50% de la main-d’œuvre non permanente (MONP)… Issues du Conseil des ministres du 29 mars dernier, ces décisions, très mal appréciées par les agents de l’Etat, ont été commentées, expliquées, le 4 avril 2019 par le ministre de la Fonction publique Madeleine Berre.
Le ministère de la Fonction publique, de l’Innovation, du Service public et du Travail, Madeleine Berre, s’est livrée le 4 avril 2019 à un exercice d’explication et de pédagogie sur les questions de Contribution de solidarité sur les hauts revenus (CSRH) et sur la réduction de 50% de la main-d’œuvre non permanente (MONP). L’exercice visait à tordre le cou aux interprétations de tous genres et à installer la vérité dans la conscience des Gabonais concernant les décisions, relevant de son département, du Conseil des ministres du 29 mars dernier.
«Grosses reformes»
Pris en application des dispositions de l’article 47 de la Constitution, la contribution de solidarité sur les hauts revenus (CSRH) soumise à toute personne émargeant au budget de l’Etat et percevant une rémunération mensuelle brute supérieure ou égale à 650 000 francs CFA, pour des taux de prélèvement allant de 5% à 15%, devra permettre d’initier rapidement des actions d’investissement dans différents volets sociaux et dans la modernisation de l’administration.
«L’Etat gabonais ambitionne de mettre en œuvre de grosses reformes tendant notamment à impacter le secteur social en investissant dans l’éducation, la santé, mais aussi dans les infrastructures participant de la modernisation des services de l’Etat. C’est dans ce contexte que s’inscrit la loi portant création de la CSRH qui s’analyse comme un effort de contribution solidaire collective», a expliqué le ministre de la Fonction publique.
Pour Madeleine Berre, la modernisation de l’administration gabonaise, implique également une évolution dans des conditions d’employabilité productive performante permettant de situer la responsabilité, l’effectivité et le rendement productif de chaque agent sur son poste de travail.
Recensement biométrique de la MONP
De ce fait, le ministère de la Fonction publique annonce le lancement d’un recensement biométrique dans les prochaines semaines devant permettre de comprendre de manière détaillée et précise la problématique des agents de la main-d’œuvre non permanente (MONP). Notamment : la réelle employabilité de ces derniers au sein de l’administration, les conditions de travail dans lesquelles ils évoluent et leurs rendements productifs.
Impactant de 15%, la masse salariale estimée à 709,8 milliards de francs CFA en 2017, cette catégorie d’agents publics de l’Etat connaîtra une réduction de 50% de ses effectifs. «La MONP a l’origine visait une population de travailleurs de faible qualification dédiée à pourvoir des emplois non permanents qui étaient difficiles à classer dans les corps de la Fonction publique. Aujourd’hui, cette forme dérogatoire de recrutement a fini par transformer cette main-d’œuvre supposée non permanente en une main-d’œuvre permanente, non régularisée et parfois en situation de non employabilité impactant sur la masse salariale», a expliqué Madeleine Berre, précisant que c’est dans ce contexte et sur la base de ce constat, que la décision de réduire les effectifs de 50% a été prise.
Selon le ministre de la Fonction publique, cette mesure de suppression de 50% de la MONP permettra d’identifier : les personnes en abandon de leur poste de travail, les personnes touchées d’incapacité, les personnes dont le rendement n’est pas avéré, les personnes touchées par l’âge de la retraite qui est fixé à 55 ans pour la MONP et les personnes employées dans des services en inadéquation avec leur formation ou leur profil.
«La réduction de 50% de la MONP ne vise pas seulement un objectif de maîtrise de la masse salariale, mais reste également et surtout une opportunité qui permettra au gouvernement d’examiner, notamment les pistes d’externalisation de certains services, la reconversion et formation des agents répondant aux exigences de performance de l’administration, l’amélioration de la gouvernance de la gestion de nos ressources humaines en corrélation avec les besoins réels de chaque administration et l’adoption d’un régime juridique adéquat prenant en compte cette catégorie d’agent», a-t-elle affirmé.