Pour avoir initié une caravane nationale afin d’expliquer aux populations de l’intérieur du pays le bien-fondé d’une indifférence à l’appel de certains opposants à manifester pour la déclaration de la vacance de la présidence de la République, le chef de file du Front patriotique gabonais (FPG) est perçu, par une frange de l’opinion, comme «un traitre». Il s’en défend ce mercredi dans L’Union.
Lancée deux semaines auparavant, la caravane dite de «l’interpolation» de Gérard Ella Nguema s’est achevée récemment dans l’Ogooué-Maritime. Selon le président du FPG, celle-ci visait à présenter sa formation politique aux populations de l’intérieur du Gabon, mais également de les «éclairer» sur le sujet de la vacance du pouvoir au sommet de l’État. Il s’est notamment agi, avoue le leader politique, «de leur demander de ne pas aller manifester dans les rues» comme le souhaitent certains opposants et membres de la société civile appelant à l’application de l’article 13 de la Constitution face aux ennuis de santé d’Ali Bongo. Pour avoir choisi cette posture, Gérard Ella Nguema est perçu comme «un vendu» à la solde de la Cour constitutionnelle qui aurait financé sa tournée.
Dans une interview au quotidien L’Union, ce mercredi 3 avril, le président du FPG se défend vivement d’avoir été acheté par qui que ce soit pour faire la contre-campagne de la plateforme «Appel à agir», notamment. Il dénonce des «ragots» visant à ternir son image et assure ne pas être «malheureux» parce qu’ayant 60 employés à son compte, possédant «sa voiture» et vivant «sous son propre toit». En somme, Gérard Ella Nguema se défend d’être un nécessiteux.
Aussi, le chef de file du FPG accuse-t-il à son tour «les anciens Premiers ministres et présidents de l’Assemblée nationale et autres dignitaires se disant opposants aujourd’hui» d’être «entretenus par le pouvoir». Il croit d’ailleurs savoir que chacun d’eux continue de percevoir des «centaines de millions [de francs CFA]».