Dans un Gabon bouillonnant par les interpellations de citoyens contre les autorités depuis le malaise d’Ali Bongo Onbimba le 24 octobre 2018, le candidat à la présidentielle du 27 août 2016 qui revendique toujours sa victoire, Jean Ping s’est adressé à ses compatriotes ce samedi 30 mars dernier. Le point d’orgue de cette énième sortie, en plus de l’annonce de la fin de « l’illégitimité », l’évocation de la vacance de pouvoir par l’ancien président de la Commission de l’Union africaine (UA).
Jean Ping s’est adressé aux Gabonais pour une énième fois ce vendredi 30 mars. Dans son discours, il exhorte le peuple gabonais à garder à l’esprit que la « lutte pour la libération du Gabon a été menée avec détermination et engagement ». Fort de cette conviction, l’ancien président de la commission de l’UA croit dur comme fer que les efforts consentis par la CNR et ses alliés portent leurs fruits. Il estime que la fin de « l’illégitimité, de l’usurpation du pouvoir et des coups d’Etat permanents institutionnel et militaro-électoral » est proche. Il en veut pour preuve la profonde dégradation de la situation du pays à tous les niveaux, notamment social, économique, politique et culturel.
Cependant et contre toute attente, le leader politique a évoqué pour la première fois la question de la vacance du pouvoir présidentiel. Selon lui, les rumeurs sur la possible modification de la Constitution est une énième forfaiture du régime gabonais. « Alors que le pays se trouve au bord du chaos, il se susurre qu’un projet absurde et hasardeux d’une nouvelle révision de la Constitution, est en préparation. Ce projet est une énième déstabilisation des institutions de notre pays », a-t-il déclaré.
Pour l’ex candidat à la présidentielle d’août 2016, la machination en cours qui vise à transférer à une autre personnalité que celle que désigne la Constitution, la charge d’assurer l’intérim, en cas de vacance de la présidence de la République est une énième violation. Car, elle va à l’encontre d’un principe général de droit qui interdit que les éléments constitutifs d’une situation juridique en cours ne puissent faire l’objet d’une modification rétroactive.
Malgré cette parenthèse autour de la vacance de pouvoir, le fils d’Omboué persiste et signe. « Le temps est venu pour chacun de nous de comprendre qu’en dehors de la restauration de la vérité des urnes que le monde entier connaît, il n’y a point de salut. C’est un impératif national », a-t-il déclaré, sûr de lui. Il faut comprendre par-là que l’unique solution au chaos que traverse notre pays sera la proclamation par la Cour constitutionnelle de la victoire de Jean Ping. Plus de deux ans plus tard, les Gabonais se demandent toujours comment cela se matérialisera-t-il?