Prétextant des «évolutions économiques actuelles», le ministère de l’Enseignement supérieur devrait annoncer dans les prochains jours de nouvelles conditions d’attribution des bourses d’études. Les demandeurs âgés de plus de 19 ans ne devraient pas être avantagés.
Un décret est en préparation au ministère de l’Enseignement supérieur, qui ne devrait pas trouver l’assentiment de tous les parents, encore moins des élèves inscrits actuellement en classe de Terminale. Adopté par le Conseil des ministres, vendredi, ce projet de décret énonce, entre autres, que les demandeurs de bourse d’études devront être âgés de 19 ans au plus au moment de leur demande. Ces six dernières années, les bourses d’études étaient attribuées sur la seule base de l’obtention du baccalauréat. Or, face à la crise, l’État semble ne plus pouvoir poursuivre cette générosité.
Selon le Conseil des ministres, en effet, cette nouvelle condition d’attribution basée sur l’âge du demandeur répond à une exigence : s’adapter «aux évolutions économiques actuelles». De plus, à côté du critère de l’âge, l’attribution d’une bourse d’études pour les nouveaux bacheliers sera désormais conditionnée à l’obtention d’une moyenne générale supérieure ou égale à 12/20 à l’examen.
Les autorités n’entendent toutefois pas écarter définitivement les demandeurs de bourse âgés de plus de 19 ans. Le projet de décret proposé par le ministre Jean de Dieu Moukagni-Iwangou prévoit, en effet, que les bacheliers de plus de 19 ans ayant obtenu au moins une moyenne de 12/20 à l’examen peuvent bénéficier d’une «allocation» de la part de l’État ou d’un «prêt étudiant» de la part d’une banque de la place qui est remboursable sur cinq ans. Pour bénéficier de l’une de ces deux aides financières, les demandeurs devront opter pour une orientation libre dans les établissements reconnus au Gabon.
En février, devant les députés, le Premier ministre Julien Nkoghe Bekale n’avait d’ailleurs pas caché que les études professionnelles seraient priorisées «en adéquation avec les besoins réels du marché du travail». Trois mois plus tôt, dans une note circulaire adressée aux responsables des commissions techniques, la direction générale de l’Agence nationale des bourses du Gabon (ANBG) avait informé que 80% du montant alloué aux bourses seront réservés aux séries scientifiques technologiques et professionnelles. Selon le chef du gouvernement, le Gabon dépense plus de 72 milliards de francs par an pour les bourses d’études.