L’idée d’offrir aux usagers africains un réseau téléphonique unique n’a pas fini de préoccuper les régulateurs du continent qui, lors de la 7e réunion du Conseil africain des régulateurs (CAR) à Djibouti, ont exhorté l’Alliance Smart Africa à lancer rapidement le processus de mise en place de la plateforme du Réseau africain unique.
Né du sommet Transform Africa de Kigali (Rwanda) en 2013, le projet d’offrir aux usagers africains un réseau téléphonique unique n’a pas été définitivement enterré. Au contraire, cette idée a été un des principaux points abordés lors de la 7e réunion du Conseil africain des régulateurs (CAR), organisée récemment à Djibouti. Plus de 5 ans après, le Réseau africain unique est en passe de connaître une étape décisive en vue de son effectivité. Ouvrant les travaux du CAR, le 20 mars dernier, Lin Mombo le président du Conseil de l’Arcep a reconnu que le projet a tâtonné durant les 5 dernières années, mais que des initiatives ont toutefois été prises en vue de la matérialisation de ce projet.
«Certes, nous avons rencontré des difficultés dans la mise en place de l’infrastructure dédiée au Réseau africain unique, mais nous avons su concentrer nos efforts pour trouver un dénominateur commun à travers l’harmonisation de la résolution portant réglementation de l’itinérance et des communications internationales au sein de l’espace Smart Africa, la validation de l’architecture définitive du Réseau africain unique [et] la finalisation des Termes de références pour la sélection par appel d’offres de l’opérateur technique en charge de la mise en place de la plateforme d’échanges de services et de chambre de compensation du Réseau africain unique», a déclaré le président du CAR.
Lin Mombo a émis le souhait de voir Lancina Koné, nommé récemment nouveau directeur général de Smart Africa, procédé «rapidement» au lancement de l’appel d’offres permettant de sélectionner l’opérateur qui se chargera de la mise en place de la plateforme du réseau téléphonique unique, dont les utilisateurs sont estimés à 1,2 milliard pour les 22 pays qui portent le projet. D’ici au 29 mars prochain, Guy-Maixent Mamiaka, le ministre gabonais en charge de l’Économie numérique, devra recevoir les prescriptions du secrétariat de Smart Africa sur cette étape du projet.
En 2017, le projet du réseau téléphonique unique africain a été testé dans 4 pays (le Rwanda, le Soudan du Sud, le Kenya et l’Ouganda). Lors de ce test, affirme l’ancien secrétaire général de Smart, Africa Hamadoun Touré, le trafic a connu une hausse de 800% et les opérateurs ont vu leurs revenus augmenter de manière significative.
Le Réseau africain unique, censé être effectif en 2025, devrait permettre aux Africains de partir d’un pays à un autre du continent sans avoir besoin d’une carte SIM locale, mais sans aussi payer des frais de roaming (itinérance) pour recevoir et émettre des appels.