Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment
Accueil
News
Politique
Article
Politique

Appel à Agir contre le régime d’Ali Bongo : un prêtre adhère au combat
Publié le mardi 26 mars 2019  |  Gabon Actu
L’Abbé
© Autre presse par DR
L’Abbé Bruno Ondo Mintsa, un prête officiant dans une paroisse de l’église catholique à Paris en France
Comment


Libreville – L’Abbé Bruno Ondo Mintsa, un prête officiant dans une paroisse de l’église catholique à Paris en France, a dans une lettre faisant le tour des réseaux sociaux, manifesté son adhésion à : « Appel à Agir », une initiative citoyenne concoctée par un groupe des leaders de la société et quelques opposants pour contraindre le gouvernement à faire constater la vacance de pouvoir, à cause dit-il de l’incapacité du Président Ali Bongo Ondimba, malade à continuer de diriger le pays. Voici l’intégralité de sa lettre.

« Paris, le 19 mars 2019

Aux compatriotes auteurs de « Appel pour Agir »

En la solennité́ de la fête de Saint Joseph, père et défenseur de l’enfant Jésus contre le pouvoir tyrannique qui voulait sa mort, estimant qu’il constituait une menace certaine pour leur règne, je viens très modestement, patriotiquement saluer votre initiative à laquelle j’adhère totalement. Ce jour avec son actualité́ liturgique serait une coïncidence étrange, voire drôle pour certains. Pour moi, cette coïncidence est avant tout providentielle et interpellative : comme le petit Jésus, des gabonais(es) sont pourchassés et menacés parce qu’ils réclament plus de justice, de respect des règles établis et la dignité́ de la personne humaine.

Bravant toutes les peurs, risquant tout, vous avez fait le noble choix de solliciter la mobilisation des filles et fils de ce pays autour d’une interpellation sans exclusive qui n’a qu’un seul objectif : éviter le chaos à notre chère patrie et dessiner des perspectives nouvelles pour notre « vivre ensemble ». En toute âme et conscience, cette invitation à l’action devrait nécessairement susciter l’adhésion de ceux et celles qui aiment réellement ce pays mais aussi et surtout de tous fidèles du Christ. En effet, suivre le Christ c’est faire le choix de se mettre au service de la Justice et la Paix et non caresser le mal et garantir son confort dans un silence complaisant.

L’Appel à Agir est un continuum de la « neuvaine pour la libération du pays » que nous avons lancé́ fin janvier 2019. Comme toute œuvre positive, les forces ténébreuses de tout genre vous combattront. Tenez bon ! J’adhère à cet appel aujourd’hui et invite par la même occasion toutes personnes aimant ce pays, soucieux de la paix sociale, de la justice et de la dignité́ humaine à se lever pour porter haut les clameurs du peuple qui a décidé́ de prendre son destin en main et qui entend enfin célébrer sa libération.

L’Eglise catholique du Gabon dans son ensemble célèbre son jubilé, 175 ans d’évangélisation. C’est donc une année de grâces et de restauration de l’espérance pour tout le pays. Selon la tradition biblique tirée du Lévitique 25, 10, le jubilé permettait à chaque fille et fils d’Israël de rentrer en possession de ses terres et de regagner sa famille. Cette loi ou cet évènement qui invitait à restaurer la justice empêchait ainsi la marginalisation des plus pauvres et la concentration des richesses entre les mains de quelques-uns. Cette pratique rappelle au peuple des croyants que l’homme n’est point propriétaire de la terre, mais qu’elle lui est confiée par Dieu (Lévitique 25, 23-24). Nous rendrons compte un jour !

La volonté de puissance et d’existence ayant conduit certains compatriotes à la prise en otage d’un individu, à la théâtralisation de la vie de la personne supposée incarnée la plus grande institution de la République est abjecte, odieuse. Ces postures blâmables sont justifiées ça et là au nom des intérêts supposés de l’État. Si c’est cela l’Etat, il est temps de se dire, « j’ai sacrifié l’Etat pour sauver la nation » Car, la dignité de la personne humaine, de tout un peuple, ne saurait être sacrifiée sur l’autel des appétits et intérêts égoïstes. Aujourd’hui, tous les peuples considèrent que le respect de la personne humaine, noyau dur des droits fondamentaux, est une valeur sacrée, inaliénable. Comme l’affirmait si bien Thomas Paine dans le Sens commun, « le gouvernement, même sous sa forme la meilleure, n’est jamais qu’un mal nécessaire et, dans son pire état, un mal intolérable ». Aujourd’hui nous avons atteint un niveau d’opprobre, de péril qui nous impose de sortir de nos zones de confort pour sauver la nation. Agissons ensemble !

Que le Seigneur veille sur vous, vos familles et vous donne la grâce de vivre la « Terre promise ».

Patriotiquement,

Abbé Bruno ONDO MINTSA »
Commentaires


Comment