Deux jours après le retour en public du président Ali Bongo Ondimba, Zacharie Myboto, a réitèré lundi sa demande de vacance du pouvoir. Le président de l’Union nationale (UN) a tenu à préciser qu’il s’exprime «à titre personnel», et pas au nom de son parti.
«Je maintiens ma déclaration du 23 février où j’exigeais la vacance du pouvoir», a indiqué Zacharie Myboto ce lundi à Gabonreview. «Je n’ajoute rien et ne retire rien de ma dernière déclaration», a-t-il précisé.
Fin février, M. Myboto estimait qu’il était «urgent pour les autorités compétentes, à savoir le gouvernement, le parlement, la Cour constitutionnelle, de déclarer, conformément à l’article 13 (…) la vacance de la présidence de la République pour quelque cause que ce soit», fustigeant le secret entretenu autour de l’état de santé d’Ali Bongo.
L’opposant a voulu prendre le temps d’analyser le retour en public du chef de l’Etat gabonais samedi à Libreville, avant de se prononcer en tant que simple «citoyen».
«Quand j’ai vu les images Ali Bongo, je suis persuadé que ce n’est pas évident qu’il soit en mesure de diriger le Gabon», estime le leader de l’UN, qui dit ne jamais avoir douté que M. Bongo était vivant, tout en précisant qu’il «respecte la vie de chacun».
Dès samedi, le groupe d’action «Appel à Agir», qui regroupe une dizaine de personnalités politiques, syndicales, et de la société civile, avait réagi pour réitérer sa demande de vacance du pouvoir. Selon ce panel de dix personnalités, le chef de l’Etat «n’est plus capable d’assumer les charges inhérentes à ses fonctions de président de la République».
Le groupe doit déposer ce lundi une demande en référé d’une expertise médicale du chef de l’Etat devant le tribunal de Libreville.
La sortie en public d’Ali Bongo samedi devant des milliers de personnes a fait taire de nombreux commentaires et rumeurs sur la supposée mort du chef de l’Etat, qui aurait été remplacé par un sosie. Le débat sur sa capacité à gouverner reste cependant d’actualité.