Les chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), réunis dimanche à N’Djaména, ont statué sur plusieurs sujets : les réformes de la communauté, la liquidation de la compagnie aérienne commune, la mise en œuvre de la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace communautaire, et le financement de l’organisation, selon le communiqué final sanctionnant les travaux du sommet.
Au cours de ce 14ème sommet ordinaire, le président tchadien Idriss Déby Itno et ses homologues de la sous-région ont encouragé tous les États et l’ensemble des institutions économiques, monétaires et financières de la CEMAC à renforcer la viabilité des finances publiques, et la couverture de leur monnaie par la mise en œuvre accélérée des mesures prises en vue du rapatriement des recettes d’exportations.
S’agissant de la question de rapatriement des recettes d’exportation, en particulier des grandes entreprises, le sommet de N’Djaména a donné mission à la Commission de la CEMAC de défendre la position commune et solidaire des six Etats membres afin d’amener ceux-ci à respecter strictement la réglementation des changes en vigueur.
Examinant les questions relatives à la Surveillance multilatérale, la conférence a pris acte des performances macroéconomiques des Etats membres ainsi que l’état de conformité en 2018 aux nouveaux critères de convergence de la CEMAC, qui demeurent encore contrastés d’un Etat à un autre. En vue d’y remédier et, surtout, de disposer d’un dispositif fiable d’alerte précoce aux crises, le président de la Commission a été instruit d’accélérer la mise en place dans les Etats membres des outils pour la redynamisation de l’exercice de la surveillance multilatérale.
Les chefs d’Etat et de gouvernement se sont également penché sur la liquidation de la compagnie communautaire Air-CEMAC et l’affectation du bonus de cette liquidation. Ils ont adopté deux actes additionnels qui abrogent l’un la création de ladite compagnie et l’autre la fixation de son siège et, d’autre part, a décidé de rétrocéder les apports des Etats membres au Fonds de développement de la communauté (FODEC).
Pour finaliser les réformes institutionnelles de la CEMAC, le sommet de N’Djaména a décidé de l’élection des députés au Parlement communautaire de la CEMAC au suffrage universel indirect et de l’autonomisation des Ecoles communautaires.
Sur l’état de la mise en œuvre de la libre circulation des personnes en zone CEMAC, les chefs d’Etat ont adopté la politique commune d’émigration, d’immigration et de protection des frontières de la Communauté.
Abordant la question du financement de la Communauté, le président Déby et ses pairs de la sous-région ont appelé leurs ministres des Finances à une stricte application du mécanisme autonome de financement de la Communauté et de procéder, au plus tard le 31 décembre 2019, l’apurement de l’intégralité des arriérés dus au 31 décembre 2018 par les Etats, tout en recommandant une amélioration de la gouvernance au niveau de l’ensemble des institutions communautaires.
Enfin, le président Déby, qui préside l’organisation sous-régionale depuis deux ans, a passé la main à son homologue camerounais Paul Biya. Le 15ème sommet de la CEMAC se tiendra à Yaoundé, la capitale camerounaise, en 2020. C’est le président camerounais qui mène le projet de fusion de la CEMAC et de la CEEAC (Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale).